Montebourg : le "compatibilomètre" d'Europe1.fr

Montebourg fera "certainement un choix" entre Hollande et Aubry
Montebourg fera "certainement un choix" entre Hollande et Aubry © MAXPPP
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Hélène Favier , modifié à
Qui, de Hollande ou d'Aubry est le plus proche du troisième homme de la primaire PS?

"Comme au Vatican, fumée blanche, noire, tricolore", s’est amusé, dimanche soir, Arnaud Montebourg devant ses soutiens en liesse. Lundi, le troisième homme de la primaire socialiste, qui a recueilli plus de 17 % des voix au premier tour, est en conclave : il doit déterminer si oui ou non il doit apporter son soutien à l’un des deux finalistes - François Hollande ou Martine Aubry - et, si oui, qui il choisira.

Dans son entourage, on indique qu'il doit envoyer une "lettre ouverte" à François Hollande et Martine Aubry avant leur débat de mercredi leur demandant de reprendre à leur compte des thèmes de sa campagne. En cas de réponse favorable de François Hollande ou Martine Aubry, le député de Saône-et-Loire pourrait se prononcer à titre personnel pour l'un des deux candidats. En attendant, Europe1.fr a dressé la liste "des compatibilités" de ce faiseur de roi.

Sur les questions économiques : avantage Aubry

 La "ligne" défendue par Martine Aubry, arrivée deuxième à la primaire, "est tout à fait compatible avec les principales thématiques d'Arnaud Montebourg, la lutte contre les délocalisations, une Europe offensive et défensive...", a martelé, lundi matin, Laurent Fabius, soutien de la maire de Lille. En matière de lutte contre les déficits notamment, le député-maire de Saône-et-Loire semble, en effet, plus proche des solutions apportées par l’ex-Première secrétaire du PS que de celles soutenues par François Hollande, plus rigoriste. 

L’élu de Corrèze reste également peu à l'aise avec le concept de "démondialisation" défendu par "le jeune lion" du parti. "Arnaud a raison d'écouter ce que les uns et les autres vont dire. Mais personne ne comprendrait que je puisse venir sur une position qui n'est pas la mienne", a d'ailleurs reconnu, dimanche soir François Hollande. En somme, "sur les questions économiques, pas de doute : Arnaud Montebourg est plus proche de Martine Aubry que de François Hollande", tranche Stéphane Rozès, fondateur de l’agence CAP.

Sur les questions institutionnelles : avantage Hollande

 "Il s'agit d'entendre ce qu'Arnaud Montebourg a vraiment porté : une exigence républicaine, de renouvellement en politique et une réorientation de la construction européenne", a indiqué, lundi matin sur Public Sénat, le coordonnateur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, multipliant les appels du pied à Arnaud Montebourg et à sa VI République. "François Hollande est pour la suppression du cumul entre un mandat parlementaire et un mandat d'exécutif local", a renchéri, dans la matinée sur son compte Twitter, Jean-Marc Ayrault, autre soutien de Hollande, soulignant un autre point de convergence entre les deux hommes.

Le non-cumul des mandats ? Martine Aubry est pour, s'est empressé de rappeler, sur Europe 1, Bertrand Delanoë, soutien de la maire de Lille. Mais, "sur les questions institutionnelles ou sur le renouvellement des générations, c'est bien François Hollande qui est le plus proche de Montebourg", analyse Stéphane Rozès, estimant que le mode de gouvernance des deux hommes est également plus compatible.

Compatibilité personnelle : avantage Hollande

Entre Aubry et Montebourg, il y a un passif. Il date de mars dernier : le député-maire de Saône-et-Loire établissait alors un rapport sur les "pratiques plus que contestables", tel que "le trucage de scrutin", de Jean-Noël Guérini, président de la fédération PS des Bouches-du-Rhône. Pour réponse, Martine Aubry, alors Première secrétaire du parti avait jeté le document aux oubliettes : "Il n'y a rien dans ce rapport, pas un élément concret, précis, pas un fait". Depuis, il demeure entre les deux responsables socialistes comme une rancœur.

"Il y a, en effet, une question de personne, une dimension personnelle qui ne joue pas en faveur de Martine Aubry", estime Stéphane Rozès. Selon le politologue, les équipes de Hollande sont, de surcroît, "plus proches des montebouriens". Ainsi, dimanche soir, François Rebsamen, lieutenant de Hollande envoyait déjà des SMS de félicitations au camp Montebourg. "Arnaud, ça va être TA soirée... de toute façon", disait-il. En revanche, le courant passe moins bien avec le staff d’Aubry. Plusieurs commentateurs faisaient ainsi état d’une prise de bec, lundi matin, entre Benoît Hamon et Aquilino Morelle, proche de Montebourg.