Dans une tribune, le clan Sarkozy dénonce "le retour opportuniste de Bayrou"

Darmanin Baroin Woerth
Gérald Darmanin, François Baroin et Eric Woerth sont parmi les premiers signataires de la tribune. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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M.B.
Pour eux, le soutien d'Alain Juppé incarne le risque d'une "alternance molle, celle des changements dans la continuité".

Une "primaire de la clarté" pour la droite. Voilà ce que réclament, dans une tribune au JDD, 165 élus Les Républicains et UDI. Pour eux, pas question de se lancer dans une "alternance molle, celle des changements dans la continuité" : les sept candidats au scrutin pré-présidentielle doivent proposer une nouvelle ligne politique "solide, franche et visible".

"Compromission idéologique". Celui que les signataires désignent clairement comme la source de leur inquiétude, c'est François Bayrou. Selon eux, le "retour opportuniste" du président du MoDem, qui soutient Alain Juppé et menace de se présenter à la présidentielle si le maire de Bordeaux ne remporte pas la primaire, brouille les repères. "C'est un signe annonciateur d'une compromission idéologique", regrettent les 165 élus. "On ne peut pas sortir du socialisme avec celui qui nous y a fait rentrer." Aucun n'oublie que François Bayrou a été tenté de rallier Ségolène Royal en 2007, avant d'appeler sans ambigüité à voter François Hollande en 2012. Et aucun ne le pardonne non plus.

Alain Juppé visé. Derrière le président du MoDem, c'est Alain Juppé qui est visé. Car l'ancien Premier ministre, favori des sondages, a adopté une position résolument plus centriste que son principal adversaire, Nicolas Sarkozy. Et a indiqué, lundi, sur Europe 1, qu'il reverrait les investitures aux législatives s'il l'emportait, afin de laisser une place aux centristes. "Si nous ne nous mettons pas d'accord avec nos alliés du centre comme pour les élections régionales, que va-t-il se passer ?", s'est-il demandé. "C'est le Front national qui sera l'arbitre entre nous au deuxième tour des élections législatives."

Contre une "majorité de circonstance". Les signataires de la tribune estiment qu'une telle alliance compromet la possibilité d'une "alternance franche et claire". François Bayrou "négocie des circonscriptions, comme aux plus belles heures de la IVe République, pour soumettre la future majorité à ses propres idées", écrivent-ils. "Les Français nous interrogent souvent sur notre capacité à faire après l'élection ce qui a été dit avant. Comment y parvenir avec une majorité de circonstance ?"

Les plus proches de Sarkozy à la manœuvre. Sans surprise, l'offensive est menée par les adversaires les plus virulents d'Alain Juppé : les proches de Nicolas Sarkozy. François Baroin, à qui est promis Matignon en cas de victoire de l'ancien président, mais aussi Eric Ciotti et Catherine Vautrin, ses porte-paroles de campagne, Luc Chatel, Gérald Darmanin ou encore Rachida Dati, font partie des premiers signataires de la tribune.