Chez Les Républicains, les procédures d'exclusion sont lancées

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© JACQUES DEMARTHON / AFP
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William Galibert, édité par R.Da.
Dans le viseur du parti : Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Thierry Solère ou encore Franck Riester, accusés de dissidence alors que l'opposition de droite se déchire depuis l'échec de la présidentielle.

Les divisions se creusent chez Les Républicains, tandis que la recomposition politique se poursuit à droite. Plusieurs procédures d'exclusion ont été lancées contre des élus LR qui soutiennent au moins en partie la politique d'Emmanuel Macron. Le parti se réunira mardi, en bureau politique pour trancher cette question de l’exclusion.

Le Premier ministre convoqué. Le principal destinataire des six courriers très officiels, avec en-tête aux aux couleurs des Républicains qui ont été envoyés, reste Edouard Philippe. Il s'agit d'une convocation pour s'expliquer avant une éventuelle exclusion, comme le veut la procédure interne chez LR, mais le Premier ministre, aux dire de ses proches, n'en a que faire. Navré d'une situation qu'il estime ridicule, le chef de la majorité ne va pas, confie son entourage, perdre une demi-heure pour se rendre à un tel rendez-vous.

Fin de non-recevoir. Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, transfuges LR qui eux aussi ont rejoint le gouvernement, devraient adopter la même attitude sans pourtant qu'une adhésion à En Marche! soit d'actualité. Quant à Thierry Solère et Franck Riester, leaders du groupe parlementaire dissident, les "Constructifs" à l'Assemblée nationale, ils disent ne pas encore savoir s'ils se rendront devant le bureau politique. "Je ne me sens ni dans la majorité, ni dans l'opposition", explique Thierry Solère.

Un "parti autoritaire". De son côté, Franck Riester dénonce des procédures d'un autre temps selon lui : "Ça n'est vraiment pas à la hauteur, et c'est révélateur d'un parti politique aux abois, qui n'est pas capable de regarder la vérité en face et de réfléchir aux raisons qui l'ont conduit à deux échecs successifs, en 2012 et 2017, et qui, plutôt que de rassembler, exclu", lâche-t-il au micro d'Europe 1. "Ça fait penser aux partis autoritaires qui, dès qu'il y a une dissidence, tapent sur cette dissidence, l'excluent. On essaye de garder le pouvoir entre soi, dans une espèce d'oligarchie qui, avec ses œillères, envoie tout le monde dans le mur".