Carburants : François Bayrou appelle Emmanuel Macron à "réfléchir" à la hausse prévue en janvier

Tout en défendant Emmanuel Macron, François Bayrou demande au gouvernement à aller plus loin.
Tout en défendant Emmanuel Macron, François Bayrou demande au gouvernement à aller plus loin. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP
Dans une interview au "Figaro", le patron du MoDem estime que la contestation actuelle sur la hausse des taxes sur les carburants "mérite que nous y réfléchissions".

"Une nouvelle étape d'augmentation des taxes sur les carburants est prévue au mois de janvier : cela mérite que nous y réfléchissions", a estimé mercredi le patron du MoDem et partenaire de la majorité, François Bayrou, dans un entretien au Figaro.

"Peut-être n'avons-nous pas assez réfléchi au 'progressivement'". "La trajectoire définie à partir de 2007, sous l'impulsion de Nicolas Hulot, était claire : une augmentation progressive des prix pour conduire à une baisse de la consommation des hydrocarbures. Mais peut-être n'avons-nous pas assez réfléchi au 'progressivement'", fait valoir l'éphémère ministre de la Justice d'Emmanuel Macron, qui propose de "reprendre l'idée d'une modulation des taxes en fonction du coût du baril du pétrole".

Un mouvement "révélateur d'une crise profonde". Au cinquième jour du mouvement des "gilets jaunes" contre la hausse des prix des carburants, le leader centriste appelle à "comprendre qu'un tel mouvement est un révélateur d'une crise profonde de la société française", "une sorte de sécession de la base de la société contre son prétendu sommet" qui date, selon lui, "de plusieurs décennies".

S'il reconnaît que "la première mission de l'État est de faire régner l'ordre", il estime également que "les responsables politiques (...) doivent aller plus loin, il leur faut des antennes pour comprendre ce qui se passe".

"Une démocratie, ce n'est pas que le gouvernement". Alors qu'on lui fait observer que "le Premier ministre répète qu'il ne changera pas de cap", François Bayrou répond qu'"une démocratie, ce n'est pas que le gouvernement, c'est aussi un Parlement et des mouvements politiques qui ont la responsabilité d'ouvrir le débat", tout en défendant Emmanuel Macron, lequel a, selon lui, "une pleine conscience de cet éloignement et de cette rupture".