"Gilets jaunes" : mobilisation en baisse mercredi

Les forces de l'ordre ont compté 96 blocages mercredi matin, contre 208 mardi.
Les forces de l'ordre ont compté 96 blocages mercredi matin, contre 208 mardi. © GERARD JULIEN / AFP
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Alain Acco, édité par Noémi Marois , modifié à
Mercredi matin, 7.171 "gilets jaunes" étaient mobilisés à 9h, contre 10.660 mardi, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.

Le mouvement s’essouffle. C'est l'enseignement des chiffres du ministère de l'Intérieur publiés mercredi et qu'Europe 1 a pu se procurer. Alors que les "gilets jaunes" ont mobilisé samedi dernier près de 283.000 personnes, au cinquième jour de mobilisation, ils n'étaient plus que 7.171 à battre le pavé. 

Moins de manifestations et moins de blocages... Mercredi matin à 9h, les autorités ont comptabilisé sur le terrain 7.171 "gilets jaunes" contre 10.660 mardi à la même heure. Ils étaient 15.000 à 17h. Le nombre de manifestations lui aussi a baissé en 24 heures, passant de 446 à 337. Le nombre de blocages, lui, a subi une baisse plus importante. Les forces de l'ordre en ont compté 96 mercredi matin, contre 208 la veille. A 17h, plus aucun blocage n'était signalé, mais des barrages filtrants étaient encore en place.

Macron appelle au dialogue. Les "gilets jaunes" ont entamé mercredi une cinquième journée de mobilisation, continuant à défier le gouvernement. "C'est dans le dialogue qu'on peut en sortir", a déclaré mardi le chef de l'État Emmanuel Macron, dans sa première réaction depuis le début du mouvement à Bruxelles. De son côté le Premier ministre Edouard Philippe répétait "la constance et la détermination" du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a déclaré mardi qu'il y avait "dérive totale" des manifestations, pointant une "radicalisation".

Appel à manifester samedi. Après les opérations de blocages lancées samedi, plusieurs figures du mouvement des "gilets jaunes", lancé sur les réseaux sociaux hors de tout cadre politique ou syndical contre la hausse des prix des carburants et des taxes en général, ont appelé à un "Acte 2" avec une manifestation nationale à la Concorde samedi. Plus de 29.000 personnes se sont déclarées comme "participants" à cet événement créé sur Facebook, et 195.000 s'y sont dits "intéressées".

Mardi soir, le secrétaire d'État Laurent Nuñez a affirmé que la manifestation des "gilets jaunes" prévue samedi à Paris sera autorisée, mais pas sur la place de la Concorde. "Nous n'interdirons pas cette manifestation. En revanche, nous ne pouvons pas nous interdire d'interdire un périmètre. Certains périmètres, par essence, ne peuvent accueillir des manifestations parce qu'ils n'offrent pas toutes les conditions de sécurité", a-t-il déclaré sur BFMTV, avant d'ajouter : "On a entendu parler de la Concorde, ça n'est pas possible. On interdit systématiquement les manifestations déclarées sur la Concorde, on essaie toujours de trouver des lieux plus 'sécures'".

Deux morts et 585 blessés au total

Depuis samedi, deux personnes ont trouvé la mort -un motard après une collision avec une camionnette qui tentait d'éviter un barrage et une manifestante renversée par une automobiliste-, 585 ont été blessées, auxquelles s'ajoutent 115 blessés côté forces de l'ordre, selon Beauvau.

Au total, 745 personnes ont été interpellées et près de 600 placées en garde à vue, selon le ministère. Selon la Chancellerie, plus de 100 personnes ont été renvoyées en correctionnelle depuis le début du mouvement.