Carburants : Édouard Philippe annonce une "super prime" à la conversion de 4.000 euros pour les plus modestes

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Clémence Olivier avec AFP , modifié à
Le Premier ministre a confirmé mercredi que plusieurs dispositifs seraient mis en place pour compenser la hausse du prix des carburants et notamment une "super prime" pour les conducteurs les plus modestes. 

Il assure avoir entendu "le besoin exprimé par les Français". Trois jours avant le blocage du pays promis par les "gilets jaunes", le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé mercredi sur RTL que le gouvernement maintenait la "taxe carbone", mais qu'il allait l'accompagner de nouvelles mesures pour compenser la hausse du prix des carburants. "Nous n'allons pas changer de pied, nous n'allons pas renoncer à être à la hauteur de cet enjeu climatique qui est considérable", a d'abord insisté le chef du gouvernement, avant de détailler plusieurs dispositifs. 

"Super prime" de 4.000 euros. Le premier d'entre eux consiste en un doublement du nombre de primes à la conversion (ex-prime à la casse), à près d'un million d'ici 2022, contre 500.000 initialement prévues, mais aussi - et surtout - la mise en place dès le 1er janvier d'une "super prime" de 4.000 euros pour l'achat d'un véhicule pour les conducteurs les plus modestes. "Notre objectif, c'est de se diriger vers les personnes qui ne peuvent pas s'acheter de nouvelle voiture", a détaillé Édouard Philippe, ajoutant qu'environ 20% des conducteurs les plus modestes qui le souhaitent devraient pouvoir en profiter. Mais cela sera affiné dans le cadre du budget discuté en ce moment à l’Assemblée.

Actuellement, un acheteur qui met au rebut un vieux véhicule polluant, peut bénéficier de cette prime allant jusqu'à 2.500 euros, accessible sous certaines conditions pour l'achat d'un véhicule d'occasion.

Des indemnités kilométriques élargies pour les "gros rouleurs". Le gouvernement a également prévu d'aider les "gros rouleurs" en élargissant l'indemnité kilométrique aux petites cylindrées. "C'est un avantage fiscal qui va être consenti aux gros rouleurs, entre guillemets, qui n'est pas du tout négligeable", a insisté le Premier ministre, sans préciser toutefois combien de ménages pourraient être concernés.

Défiscalisation des aides versées par les collectivités territoriales. Comme l'avait souhaité le président de la République, le gouvernement défiscalisera les aides à l'achat de carburant versées par les collectivités territoriales, à l'image des Hauts-de-France, et celles au covoiturage.

Une extension des bénéficiaires du chèque énergie. Par ailleurs, Édouard Philippe a confirmé une augmentation du chèque énergie de 150 à 200 euros l'an prochain et une extension du nombre de bénéficiaires. "On va passer de 3,6 millions à 5,6 millions" de foyers, a-t-il déclaré. Une mesure qui avoisine un coût de 200 millions d'euros. 

La suppression des chaudières au fioul d'ici dix ans. Le gouvernement s'est aussi fixé comme objectif de supprimer les chaudières au fioul d'ici à dix ans. "Nous allons développer la prime à la conversion des chaudières", a-t-il précisé. "Notre objectif, c'est de permettre aux Français de se libérer de cette énergie." Au total, "l'effort budgétaire nouveau est de 500 millions d'euros", pointe le Premier ministre. 

"Les blocages de routes seront sanctionnés." Édouard Philippe a mis en garde mercredi les "gilets jaunes", qui vont manifester samedi, contre les blocages des routes, rappelant que "la loi s'applique" et que "l'entrave à la circulation, c'est sanctionné". "Je le dis aux Français : vous avez le droit de manifester, bien sûr, mais il faut prendre ses responsabilités et respecter la loi", a averti Edouard Philippe sur RTL, en soulignant qu'il a "le souci de la sécurité des Français" et que le droit de manifester est encadré par la loi et "passe par des déclarations" préalables.