Bayrou ne veut pas d’une cohabitation

Après avoir annoncé son intention de voter pour François Hollande, François Bayrou s'est prononcé contre une victoire de la droite aux législatives.
Après avoir annoncé son intention de voter pour François Hollande, François Bayrou s'est prononcé contre une victoire de la droite aux législatives. © REUTERS
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avec AFP
Le patron du MoDem voit dans une éventuelle victoire de la droite aux législatives un "blocage" potentiel.

C’est un appel en creux, mais un appel tout de même. François Bayrou a souhaité jeudi une victoire de la gauche lors des prochaines élections législatives en juin. Même si le président du MoDem ne l’a pas formulé aussi directement. L’ex-candidat à l’élection présidentielle a ainsi estimé que la France pâtirait d’un régime de cohabitation, et donc d’une victoire de la droite au scrutin de juin.

"Cohabitation de blocage"

"Si François Hollande trouve en face de lui une opposition agressive et systématique (...), a fortiori une cohabitation de blocage, il n'existe aucune chance que le pays puisse se redresser", a estimé le président du MoDem lors d’une conférence de presse. François Bayrou, qui a obtenu 9,1% au 1er tour de la présidentielle et fera face à une forte concurrence aux législatives, s'est dit "persuadé que les Français ne veulent pas d'une opposition frontale et systématique pour la période qui s'ouvre".

L’ancien candidat semble même prêt à laisser sa chance au président élu. "Il a un atout, il n'est pas ressenti comme un homme d'affrontement et je crois que c'est authentique. Il est nouveau, il a un certain crédit dans l'appareil d'Etat, et surtout il a obtenu le soutien des catégories populaires", a-t-il énuméré.

"Il n'y aura pas de répit"

Mais selon le leader centriste, le programme économique de François Hollande "devra être entièrement repris ou en tout cas en profondeur, à la mesure de la crise. Ce sera un rude exercice de vérité d'abord dans sa majorité". Car François Bayrou s’est montré des plus pessimistes. La crise à venir sera "la plus rude que notre pays aura à traverser depuis la guerre" car elle "risque de menacer d'abord notre modèle social et de services publics", a-t-il prévenu. Pour le nouveau président socialiste, "il n'y aura pas de répit". "Peut-être un court état de grâce politique, mais il n'y aura sûrement pas d'état de grâce économique et social", a estimé François Bayrou

Le président du MoDem n’a pas non plus oublié de plaider sa cause. "Il faut au Parlement un courant politique nouveau, qui dise non à la participation complaisante, non à l'opposition de principe et oui à l'esprit de responsabilité et d'unité nationale", a-t-il martelé. "Il faut un courant politique qui ne cherche pas l'échec des gouvernants mais le succès de la France dans les immenses difficultés qu'elle va rencontrer. Des gens qui ne se laissent pas influencer par les intérêts partisans. Et cette force ne peut être qu'au centre", a-t-il conclu.

François Bayrou a enfin écarté l'idée de ministres issus du MoDem dans le prochain gouvernement. Cela créerait selon lui "une confusion".