Ayrault : la France "très loin d'être submergée" par l'immigration

Jean-Marc Ayrault a qualifié les propos de Nicolas Sarkozy de "démagogie", mercredi
Jean-Marc Ayrault a qualifié les propos de Nicolas Sarkozy de "démagogie", mercredi © GENYA SAVILOV / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre des Affaires étrangères a réagi à des propos de Nicolas Sarkozy, mercredi. 

La France est "très loin d'être submergée" par l'immigration, a lancé mercredi le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault en réponse à des propos de Nicolas Sarkozy, qu'il a taxés de "démagogie".

"Démagogie". "Monsieur Sarkozy dit que la France va être submergée par l'immigration et les réfugiés, nous sommes plutôt submergés par sa démagogie", a déclaré le ministre, interrogé depuis New York par BFM TV. "L'année dernière, la France a reçu 80.000 demandes de droit d'asile et elle s'est engagée sur deux ans à accueillir 30.000 personnes, on est quand même très loin d'être submergés, simplement nous prenons notre part de solidarité et surtout nous respectons nos engagements internationaux, c'est-à-dire le droit d'asile", a souligné Jean-Marc Ayrault.

"Exploitation politicienne". Lors d'un déplacement à Calais, le candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle avait prôné "le rétablissement systématique des contrôles à toutes les frontières" afin "d'éviter que la France ait des frontières qui soient des passoires et qu'on se trouve submergé". Le ministre des Affaires étrangères a déploré que Nicolas Sarkozy utilise selon lui "cette question pour gagner quelques voix dans une primaire, alors que la France a besoin qu'on traite les problèmes de manière apaisée et responsable". "Je n'accepterai jamais la démagogie, l'exploitation politicienne du malheur des gens", a-t-il ajouté.

"Mémoire courte". Jean-Marc Ayrault a aussi rejeté la proposition de l'ancien président d'une "rénégociation" des accords du Touquet, signés en 2003 par Nicolas Sarkozy qui était alors ministre de l'Intérieur. Ce texte a déplacé à Calais la frontière franco-britannique. Si on déplace la frontière "à Douvres, ceux qui n'ont pas vocation à entrer en Grande-Bretagne seront renvoyés en France", a-t-il relevé avant de s'interroger: "Qui avait signé les accords du Touquet ? C'est lui. Je crois qu'il a la mémoire courte". "Qui a engagé la France dans une action militaire contre le régime de Khadafi et qui n'a pas pensé à la solution politique pour assurer la stabilité de ce pays ? C'est lui", a ajouté Jean-Marc Ayrault en rappelant qu'une partie des réfugiés actuels venaient de Libye.