Aux Invalides, la classe politique vise l'unité pour l’hommage national

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L’hommage national de vendredi matin sera l’occasion pour François Hollande et la classe politique d’afficher une véritable image d’union, autour des victimes des attentats du 13 novembre. 

Vendredi matin à 10h30, la République a rendez-vous avec la mémoire des 130 victimes des attentats du 13 novembre à Paris. François Hollande présidera dans la cour des Invalides une cérémonie d’hommage national aux morts et aux blessés dans les fusillades sur les terrasses parisiennes, au Bataclan et près du Stade de France, à Saint-Denis. Le président de la République veut faire de l’événement un moment d’unité nationale.

Sarkozy, Le Pen, Cambadélis… La classe politique l’a entendu. Comme les autorités de l'État prévues par le protocole de la République - les présidents des deux assemblées par exemple - et le corps diplomatique, l’ensemble des dirigeants des partis sont conviés et ils seront bien là. Tout le gouvernement sera évidemment présent, mais aussi l’opposition. Nicolas Sarkozy bien sûr, en sa qualité tout à la fois d’ancien président de la République et de leader des Républicains, mais aussi Marine Le Pen et Florian Philippot. Les numéros un et deux du Front national avaient pourtant ignoré la grande marche du 11 janvier consécutive aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher. Pour le Parti socialiste, c’est le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, qui se rendra aux Invalides.

2.300 invitations lancées aux proches, aux blessés et aux "héros". Mais pour François Hollande et Manuel Valls, qui ont peaufiné les détails de la cérémonie jusqu’au dernier moment, l’obsession est surtout celle de n’oublier personne, parmi les familles et les proches des victimes, mais aussi parmi les blessés et les rescapés des tueries. En tout, 2.300 invitations leur ont été lancées. Certaines sont aussi à l’intention des "héros", ceux qui ont ouvert leur porte, voire leur fenêtre sur le toit du Bataclan, et qui ont parfois prodigué les premiers soins aux blessés. Certaines familles qui n’ont toujours pas enterré les leurs ne seront pas présentes. Deux autres ont choisi le boycott, parce qu’elles considèrent que les autorités françaises ont une responsabilité dans la mort de leur proche. Un point noir pour l’exécutif.

"Génération Bataclan". La cérémonie, qui devrait durer près d’une heure, sera empreinte de solennité, selon la volonté de François Hollande. L’émotion devrait être à son comble quand seront égrainés, un à un, le prénom, le nom et l’âge des 130 morts. Puis entre les honneurs militaires et la Marseillaise, François Hollande prendra la parole pour célébrer cette "génération Bataclan", cette jeunesse frappée de plein fouet. Parmi les 130 victimes, la moitié était en effet âgée de moins de 35 ans.