Au sommet d'un terril, Macron dit sentir les "attentes" et les "colères" du pays

Emmanuel Macron a appelé vendredi à ne pas "céder aux tentations de divisions et aux tentations belliqueuses".
Emmanuel Macron a appelé vendredi à ne pas "céder aux tentations de divisions et aux tentations belliqueuses". © ETIENNE LAURENT / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Depuis le sommet d'un ancien terril dans le Pas-de-Calais, le président a affirmé avoir ressenti "une crise morale très profonde du pays" lors de son itinérance dans les Hauts-de-France. 

Emmanuel Macron a affirmé vendredi avoir "senti le pays en profondeur" au cours de son long déplacement dans le nord et l'est de la France, et avoir compris qu'il n'aurait "pas droit au répit" face aux "attentes" et aux "colères" des Français. "On sent le pays en profondeur, on sent ses attentes, ses envies, ses angoisses, ses colères" qui "parfois (...) se fixent sur des sujets qui sont des sujets d'actualité, mais qui ne sont pas la cause profonde. Et il faut savoir entendre tout cela, être au côté du peuple avec respect et tenir un cap", a déclaré le chef de l'État au sommet d'un ancien terril à Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais.

"Une crise morale très profonde" du pays. Souvent interpellé sur le prix des carburants ou le montant des retraites lors de son "itinérance mémorielle" destinée à commémorer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, le président a dit avoir ressenti "une crise morale, très profonde" du pays, "ses divisions, ses peurs, qu'elles soient économiques, sociales ou plus identitaires". Il a encore expliqué que "le "fil rouge" de sa politique était de "construire l'avenir sans rien renier du passé" en faisant "une force de ce passé à la fois patriotique et minier". "Je n'aurai pas droit au répit ou à l'attente, parce que nos citoyens veulent autre chose justement", a estimé Emmanuel Macron, dont la popularité dans les sondages est au plus bas.

 

Ne pas céder à "l'esprit de défaite". Selon lui, il s'agit de "se nourrir à la sève de ce que nous enseigne notre Histoire : un peuple, une nation combattante qui a su tenir dans les épreuves les plus dures", sans "céder aux tentations de divisions et aux tentations belliqueuses, ni céder à l'esprit de défaite". Pour Emmanuel Macron, le Rassemblement national "s'est nourri du cynisme de certains, de l'esprit de défaite de certains autres, et de la résignation de braves gens qui se sont dit 'au fond plus personne ne nous comprend, on nous a abandonnés'". Or "s'il y a une chose que je veux que chacun de nos concitoyens comprenne profondément, c'est que je n'en abandonnerai aucun", a-t-il insisté.

Macron rencontre des habitants dans un bar PMU. Emmanuel Macron s'est arrêté une vingtaine de minutes vendredi dans un bar PMU de Bully-les-Mines, près de Lens, où il a répondu à des questions des habitants sur la formation des jeunes, les retraites, le chômage ou encore les prix des carburants. Il s'est arrêté au Café de la Place de cette ville de près de 13.000 habitants, où il s'était déjà rendu pendant la campagne présidentielle. Il est passé derrière le comptoir, où il s'est fait servir une bière et d'où il a répondu à quelques questions de la cinquantaine de personnes présentes, dans une atmosphère calme. "J'ai besoin de vous", a notamment lancé le président aux clients du bar. Bully-les-Mines avait voté au second tour de l'élection présidentielle de 2017 à 59,2% pour Marine Le Pen. 

 

pmu

©FRANCOIS LO PRESTI / AFP