Un boxeur qui passe le combat à prendre des coups mais qui, à chaque crochet ou uppercut, semble en redemander. Si le noble art est une passion du Premier ministre Édouard Philippe, c'est bien Emmanuel Macron qui a savouré sa présence sur le ring face aux Français en colère, rencontrés lors de son périple mémoriel dans l'Est et le Nord de la France, toute la semaine. "Un vrai bonheur", comme il l'a confié jeudi.
Un exercice "inédit". "Vous me voyez ? Je suis très heureux, parce que je suis dans le pays. C'est inédit, ça ne s'est jamais fait comme ça", s'est-il enorgueilli. Au sixième jour de ce périple, même si ses équipes commencent à accuser le coup, le chef de l'État n'a pas affiché de lassitude devant la véhémence des Français irrités par sa politique fiscale, sur la hausse des prix du carburants ou celle de la CSG des retraités.
« C’est un vrai bonheur, je suis très heureux! Parce que c’est ça le pays ! J’ai été élu dans une crise profonde, en me faisant secouer! Je me bats pour transformer, pour expliquer ! » (Macron sur son #itinérance) @Europe1pic.twitter.com/FLPnwbK82o
— Jean-Rémi Baudot (@jrbaudot) 8 novembre 2018
"Élu en me faisant secouer". Chahuté à chaque déplacement, en marge de chaque cérémonie ou hommage aux combattants de la Première Guerre mondiale, le président de la République "n'a jamais pensé que c'était facile" : "J’ai été élu en me faisant secouer et ça continuera jusqu'au bout (…). Je me bats pour les femmes et les hommes qui sont là."
Trois objectifs poursuivis. Emmanuel Macron a poursuivi trois objectifs lors de cette séquence d'itinérance mémorielle : se frotter à ses détracteurs, retrouver la posture qu’il avait incarné afin d'être élu et se replacer comme rempart à l’extrême droite. Sauf que le charme opère moins. Il n’est plus en campagne et, désormais, les Français attendent des résultats, un an et demi après son entrée en fonctions.