Emmanuel Macron au salon de l'agriculture en 2019. 1:58
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Jean-Remi Baudot édité par Antoine Cuny-Le Callet
Alors que s'ouvre samedi le Salon de l'Agriculture, Emmanuel Macron doit faire face à la grogne d'une grande partie du monde paysan. PAC, accords commerciaux ou encore stigmatisation, les sujets d'inquiétude sont nombreux. Confronté aux agriculteurs, Emmanuel Macron ne jouit pas de l'aura de son prédécesseur Jacques Chirac.
ANALYSE

La visite du Président le premier jour du Salon de l'Agriculture est une tradition à laquelle personne ne déroge. Emmanuel Macron est arrivé samedi matin et doit, inévitablement, rendre hommage à Jacques Chirac. A l’entrée du salon s'élève un grand portique présentant six portraits en noir et blanc de l'ex-président. Loué pour sa capacité d'écoute, sa compréhension du monde paysan, Jacques Chirac était une figure emblématique pour les agriculteurs qui l'accueillaient souvent avec bienveillance... De quoi faire rêver ses successeurs. 

Car Emmanuel Macron n'a pas cette même aura. Il est attendu de pied ferme par les agriculteurs, car les sujets d'inquiétude sont nombreux. Le Budget européen de la politique agricole commune (PAC), annoncé à la baisse, est pour eux particulièrement préoccupant : le Président revient de Bruxelles sans accord avec les représentants de l'Union.

Des secteurs fragilisés

Concernant les accords commerciaux, l'Elysée se veut rassurant : "L’environnement économique s’est amélioré pour la majorité des filières", plaide un conseiller. "Mais on n’est pas au bout du chemin", tempère un autre. Certains secteurs restent fragilisés : la viticulture est confrontée aux taxes américaines, et la pêche est menacée par le Brexit. Le malaise de nombreux agriculteurs reste palpable : ces derniers se sentent stigmatisés face aux enjeux environnementaux. Le taux de suicide chez les paysans reste quant à lui dramatiquement élevé.

L’an dernier, le chef de l’état avait passé 14 heures au salon. Toujours dans l'ombre de Jacques Chirac, "il ne prévoit pas de battre son record", prévient en souriant l’un de ses proches. En mars 2017, alors qu'il était encore candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron avait été quelque peu bousculé au salon.