Anne Hidalgo
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C.P. , modifié à
La maire de Paris attaque en justice la Commission européenne qui a décidé d'augmenter les seuils autorisés d'émission de particules fines. Une bataille de longue date. 

La Commission européenne attaquée en justice. Anne Hidalgo a déclaré la guerre à la pollution à Paris et elle attaque en justice la décision de la Commission européenne d’augmenter pour les constructeurs les seuils autorisés pour les émissions de diesel. Elle a également lancé une pétition car, pour la maire de Paris, invitée d'Europe 1, jeudi matin, "la santé publique de nos concitoyens ne se négocie pas". "Je conteste donc le texte", ajoute-t-elle, n'hésitant pas à parler d'une "procédure très peu démocratique". 

"Un permis de polluer". La maire de Paris a donc décidé, avec une vingtaine de maires européens et 127.000 personnes qui ont signé la pétition d’attaquer la Commission européenne "pour qu’on fasse en sorte que les niveaux d’émission de particules autorisés pour les véhicules diesel soient à un niveau exigeant, et non pas, comme c’est le cas aujourd’hui, un permis de polluer". Nous sommes  le pays qui a accueilli la COP21 où il y a eu un accord historique sur le climat. Cette pétition est aussi un acte pour tenir l’engagement sur le climat pris à Paris. Ségolène Royal, avec qui j’ai discuté, soutient cette démarche et donc notre action pourra être soutenue par le gouvernement français".

40.000 décès dus aux particules fines chaque année. L’objectif, à terme, est donc une capitale sans voitures diesel. Une mesure qu'Anne Hidalgo avait annoncé avant même son élection car, comme elle l'a expliqué, "le diesel est un carburant extrêmement polluant et les émissions de particules fines tuent chaque année environ 40.000 personnes en France. Mon ambition est donc de diminuer cette pollution atmosphérique dans Paris. Cela va passer par moins de voitures polluantes. On a donc fait le pari de la mobilité électrique".

"Des méthodes alternatives". Pour ce faire, à partir du 1er juillet, les voitures essence ou diesel, mises en service avant le 1er janvier 1997, seront interdites à la circulation à Paris en semaine de 8 heures à 20 heures. L’association 40 millions d’automobilistes a annoncé mercredi le lancement d'une class action car, selon l’association, cette mesure va mettre en péril toutes les personnes qui n’ont pas les moyens de changer de voiture. Un argument qui n'est pas recevable pour la maire de Paris. "On sait que la pollution de l’air, dans des villes comme Paris, est essentiellement liée aux voitures diesel. On connait donc les causes, les conséquences et on sait comment agir. Nous avons donc prévu des méthodes alternatives de transport comme les Autolib ou le déploiement des offres de transport public".