Affaire Benalla : "les Français ont le sentiment que le président a mal géré les choses"

Frédéric Dabi, crédit : Europe 1 - 1280
Selon Frédéric Dabi, l'affaire Benalla n'a pas créé une rupture entre les Français et Emmanuel Macron mais a "écorné son image" © Europe 1
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Marthe Ronteix , modifié à
Avec moins de 40% d'opinions favorables, Emmanuel Macron a atteint son taux de popularité le plus bas depuis le début de son mandat, alors que l'affaire Benalla se poursuit. Le directeur général adjoint de l'Ifop n'évoque pas une "rupture" mais "une sorte de dégât".
INTERVIEW

Alors qu'Emmanuel Macron ne satisfait que 39% des Français, selon un sondage Ifop pour le JDD, atteignant un record d'impopularité, Frédéric Dabi assure au micro d'Europe 1 lundi que les Français "ont eu le sentiment que le président avait mal géré les choses" concernant l'affaire Benalla.

L'affaire Benalla a créé "une sorte de dégât". La popularité d'Emmanuel Macron est "à un tournant. Pour la première fois, il passe sous la barre des 40% de personnes satisfaites. Il y a une très nette majorité de personnes mécontentes", observe Frédéric Dabi. "Il est minoritaire dans la plupart de catégorie socio-démographiques... On voit qu'il s'est passé quelque chose. L'affaire Benalla n'a pas enclenché une rupture d'opinion mais elle a créé une sorte de dégât et elle a écorné l'image du chef de l'État. On ne parle pas de rupture car on n'est pas dans un sujet qui concerne les Français."

Selon le spécialiste des sondages, cette affaire qui concerne un ancien collaborateur du cabinet du président "n'a pas intéressé plus que cela. Il y a même eu une sorte de saturation médiatique mais les Français n'ont pas apprécié cette affaire. Ils ont eu le sentiment que le président avait mal géré les choses."

Des questions sociales derrière l'affaire Benalla. Il ne s'agit pas d'une "tempête dans un verre d'eau" comme l'avait déclaré Emmanuel Macron jeudi. "Mais les critiques que les Français adressent au président sont le sentiment que la politique menée n'est pas juste, qu'elle favorise plutôt les premiers de cordée que les classes moyennes... C'est cette question sociale qui a été un peu occultée par cette affaire Benalla. Mais on la retrouve dans le fait que les Français ont eu le sentiment que M. Benalla a bénéficié de passe-droits et cela a réactivé d'autres critiques comme l'affaire de la piscine, de la vaisselle de Sèvres... C'est un vent mauvais", estime Frédéric Dabi.

Un soutien toujours fort. "Mais les fondamentaux positifs du président sont toujours là. Il apparaît comme déterminé, volontaire, réformateur, il tient ses promesses mais la pente est dangereuse." Le président est toujours très populaire auprès des sympathisants de La République en Marche.