PSA d'Aulnay : une manifestation prisée

Entre 1.300 et 2.000 personnes, dont deux candidats à l'élection présidentielle, ont manifesté contre une évenutelle fermeture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois.
Entre 1.300 et 2.000 personnes, dont deux candidats à l'élection présidentielle, ont manifesté contre une évenutelle fermeture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois. © MAXPPP
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avec Jean-Baptiste Soldiaini et AFP , modifié à
Les ouvriers ont défilé samedi contre une éventuelle fermeture. Les politiques étaient là.

La proximité de l’élection présidentielle n’y est sans doute pas étrangère, mais samedi, la manifestation des employés du site PSA d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a connu un certain succès. Les organisateurs attendaient quelques centaines de personnes, ils en ont finalement dénombré 2.000. La préfecture, elle, a comptabilisé 1.300 manifestants. Parmi eux, plusieurs politiques, dont Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO) candidats à l’élection présidentielle, étaient venues partager leur inquiétude quant à une éventuelle fermeture de l’usine à moyen terme.

Depuis la révélation en juin dernier de documents de travail internes du constructeur émettant l'hypothèse d'une fermeture du site d'Aulnay, qui fabrique la Citroën C3, les syndicats craignent en effet que le déclin de la production se poursuive et aboutisse à terme à un arrêt de l'activité. Plus de 3.300 salariés travaillent à l'usine PSA d'Aulnay, dont plus de 3.000 en CDI et CDD et 300 en intérim. Ils étaient 5.000 en 2004, rappelle la CGT.  "En 2004, l'usine d'Aulnay a produit 418.000 véhicules. En 2011, on n'a produit que 135.000 voitures", décrit le cégétiste Jean-Pierre Mercier, pour qui "la direction est en train de vider l'usine".

"Catastrophe humaine"

François Hollande n’avait pas fait le déplacement, mais il avait dépêché sur place Claude Bartolone. "On nous demandait d'être aveugles et sourds, de ne pas faire attention à la baisse de production, à la baisse du nombre de salariés sur le site, on a décidé de ne plus se taire", a assuré le député de Seine Saint-Denis. L'arrêt de la production à Aulnay "serait une catastrophe humaine. Et pour la ville, ce serait une catastrophe financière, plusieurs millions d'euros payés par PSA au titre de la taxe professionnelle manqueraient au budget municipal", a renchéri le maire PS d’Aulnay, Gérard Ségura.

"PSA ne dit pas clairement les choses", a regretté de son côté la communiste Marie-George Buffet, présente dans le cortège. "Je dis aux candidat-président ou au président-candidat - je me fiche de l’ordre - que son ministre de l’Industrie doit maintenant agir auprès de la direction et lui demander réellement ce qu’il compte faire pour le maintien du site à PSA-Aulnay. Parce que pour nous ce serait un tsunami social", a déclaré celle qui représentait le Front de gauche.

"Les travailleurs ont raison de se mobiliser avant que PSA n'annonce une fermeture", a estimé pour sa part Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle, flanquée de l'emblématique Arlette Laguiller. Les syndicats ont envoyé une lettre au président de la République, restée sans réponse. Ils comptent poursuivre leur mobilisation, comme le résume Jean-Pierre Mercier : "tous les candidats à la présidentielle vont entendre parler de PSA". Certains ont précédé l’appel.