Les quotas laitiers remis en cause en Europe

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Oubliées les montagnes de lait invendu, disparus les stocks de beurre communautaires, après des années d'excédent l'heure est plutôt à la pénurie, au point que les célèbres quotas laitiers pourraient disparaître plus vite que prévu dans l'UE. Réaction de la FNSEA : la Commission européenne "veut livrer l'agriculture au libre marché".

Oubliées les montagnes de lait invendu, disparus les stocks de beurre communautaires. Dans des propositions visant à améliorer la Politique agricole commune (PAC) qu'elle a présenté ce mardi, la Commission européenne favorise la non reconduction, après 2014-15, du système des quotas laitiers mis en place à l'origine en 1986 pour éviter la surproduction. Et d'ici 2014, la commission préconise la réduction progressive de ces quotas, une suggestion qui semble rencontrer un écho favorable parmi les Etats de l'Union. Plusieurs gouvernements demandent d'augmenter ces quotas en avril 2008, au début de la prochaine campagne de collecte de lait.

Les raisons de la hausse du prix du lait : un tassement de l'offre et une hausse de la demande qui font grimper les prix du lait (+35% prévus en France sur un an au premier trimestre de l'année prochaine), après des années d'excédents et de repli. Les tarifs des produits laitiers, comme le yaourt, le fromage ou le beurre (hausse de jusqu'à 50% en Allemagne), suivent. Le phénomène a conduit l'UE dès le mois de juin à mettre fin à ses dernières subventions à l'exportation, devenues inutiles.

Le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), Jean-Michel Lemétayer, a réagi mardi à Rennes aux propositions de Bruxelles pour moderniser la Politique agricole commune. Il a estimé que la Commission européenne "veut livrer l'agriculture au libre marché" et que "laisser faire le seul marché comme outil de régulation n'est pas acceptable". Il a souhaité le maintien de la jachère comme "outil de gestion de l'offre" et demandé que la Commission soit "plus prudente" sur la sortie des quotas laitiers. Jean-Michel Lemétayer a enfin invité la Commission à "plus d'autocritique". "La situation tendue aujourd'hui (sur les marchés) est le résultat d'une politique agricole qu'on n'a pas cautionnée", a-t-il souligné.