Jean-Noël Guérini ne démissionnera pas

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avec Nathalie Chevance et agences , modifié à
Il refuse de quitter la présidence du Conseil général des Bouches-du-Rhône, comme le veut le PS.

"Je n'ai pas été élu par le bureau national du PS mais par mes pairs". "J'irai au terme de mon mandat. Pourquoi voulez-vous que je démissionne ? Que faites-vous de la présomption d'innocence ?". Contacté par Europe 1, Jean-Noël Guérini a confié mercredi soir qu'il n'était "pas question pour lui de démissionner" de la présidence du Conseil général des Bouches-du-Rhône, comme l'exige le PS.

Le Parti socialiste a en effet demandé mercredi à Jean-Noël Guérini, homme fort de sa puissante fédération des Bouches-du-Rhône, de démissionner de la présidence du Conseil général en raison de sa mise en examen pour prise illégale d'intérêts et association de malfaiteurs dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux impliquant son frère Alexandre. Cette décision, annoncée par le porte-parole du parti, Benoît Hamon, a été prise lors d'une réunion à Paris du Bureau national.       

"Je suis innocent et plus que jamais combattif"

 "J'irai au terme de mon mandat. Je suis innocent et plus que jamais combattif" a confié à Europe 1 Jean-Noël Guérini. Le sénateur avait annoncé après sa mise en examen qu'il se mettait en congé du PS, conformément aux demandes des instances de sa formation. Jean-Noël Guérini avait cependant délégué "temporairement une partie de ses prérogatives" au conseil général, sans  démissionner de la présidence. Il avait ensuite repris tous ses pouvoirs, le tribunal administratif de Marseille ayant suspendu l'arrêté par lequel il avait délégué ses fonctions à la tête de la collectivité.

Le cas Guérini a empoisonné le PS pendant de longs mois. Martine Aubry l'avait dans un premier temps soutenu en invoquant la présomption d'innocence. La première secrétaire n'avait pas été convaincue par le rapport du député Arnaud Montebourg remis à la direction du PS, qui recommandait la "destitution" des dirigeants de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, dont Jean-Noël Guérini. Le 8 septembre, lors de sa mise en examen, Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du PS, avait demandé sa mise en retrait du parti et sa démission de la présidence du conseil général.

"Guérini est aujourd'hui face à sa conscience personnelle"

Une réunion du groupe PS au conseil général est prévue vendredi à Marseille. Jean-Noël Guérini semble déterminé à la présider. "Il est aujourd'hui face à sa conscience personnelle. Est-ce qu'un homme seul peut tenir contre tous ? Il est le seul qui puisse décider de partir parce qu'il estime qu'il porte atteinte à son parti et à l'institution", a dit à Reuters Marie-Arlette Carlotti, conseillère générale et porte-parole de François Hollande dans le département.