Guy Môquet : la lettre recommandée

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le conseiller spécial du président de la République, Henri Guaino, critique de nouveau le refus de certains enseignants de lire la lettre de Guy Môquet lundi à leurs élèves. "C'est un très beau texte, ce n'est pas un texte de propagande. Le gouvernement a décidé que c'était un document intéressant. Il demande aux professeurs de le lire", a-t-il déclaré sur Canal Plus.

"Je ne comprends pas. L'école, ce n'est pas un self-service." Henri Guaino s'en prend de nouveau aux enseignants. Le conseiller spécial du président de la République a dénoncé vendredi le refus de certains de lire la lettre du jeune résistant, Guy Môquet, jeune résistant communiste fusillé en 1941 par les nazis. "C'est un très beau texte, ce n'est pas un texte de propagande. Le gouvernement a décidé que c'était un document intéressant. Il demande aux professeurs de le lire", a-t-il déclaré sur Canal Plus. Henri Guaino a estimé les enseignants étaient "libres d'analyser la signification du texte, le contexte historique dans lequel il s'inscrit". Mais "il y a des gens qui préfèrent une fois de plus en tirer l'argument de la division (...) je trouve ça très, très triste".

Jeudi, Henri Guaino s'était montré encore plus virulent à l'égard des enseignants refusant de lire cette lettre, les accusant d'avoir "une attitude purement politicienne" et de se livrer à "une prise en otage corporatiste, idéologique". "Tout ça est très triste mais amène à s'interroger sur ce que doivent être au fond à la fois l'éthique et les devoirs d'un professeur dont la nation a payé des études, dont la nation paie le salaire et auquel la nation confie ses enfants", avait-il déclaré.

Les consignes ne seront pas respectées à la lettre le 22 octobre. La date a été retenue comme journée d'hommage à Guy Môquet et plus largement à la Résistance. Conformément à ce qu'avait annoncé Nicolas Sarkozy le jour de son investiture, la dernière lettre envoyée par cet adolescent de 16 ans à ses parents juste avant son exécution sera lue ce jour-là aux lycéens. Mais devant la fronde de certains professeurs, l'Elysée a reculé l'un pas. La lecture de cette lettre a fait l'objet d'une circulaire ministérielle mais elle n'a pas de caractère coercitif, a précisé jeudi le porte-parole de la présidence. "Le président de la République souhaite que la lettre de Guy Môquet soit lue mais on n'est pas non plus dans une logique de sanctions", a-t-il déclaré lors de son point de presse hebdomadaire. Cette lecture "est intégrée dans une démarche et dans un programme qui inclut la lecture d'autres textes de résistants", a-t-il précisé.