Faut-il réformer le système électoral français ?

© EUROPE 1
  • Copié
Kim Biegatch et Laurent Guimier , modifié à
FACT-CHECKING - François Bayrou affirme que 40% des Français ne sont pas représentés dans les institutions. Vrai ou faux ? 

LA PHRASE - Le président du MoDem François Bayrou était l’invité du Grand rendez-vous d’Europe 1 dimanche matin. Et il en a profité pour dire tout le mal qu’il pense du système électoral français. L’ex-candidat à la présidentielle adopte donc la même ligne que le Front de gauche et le Front national. Il assure que les trois partis réunis rassemblent des millions de voix qui ne sont pas entendues. La faute au scrutin majoritaire.

"Le fait que 40% des Français ne puissent pas être représentés dans les institutions c’est un problème – excusez-moi de le dire – qui touche tous les Français dans la vie de tous les jours", a-t-il ajouté. 

>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :

Les petits partis lésés. Le système électoral que le président du MoDem critique, c’est le système des législatives. Elles ont lieu au scrutin majoritaire à deux tours. Or ce scrutin favorise les grands partis. Les petits partis comme le MoDem n’obtiennent que les miettes. En creux, François Bayrou vante un autre mode de scrutin : la proportionnelle. Avec ce système, un parti qui fait 20% des voix obtient 20% des sièges.

Imprécisions. Le centriste affirme qu’avec le système français, 40% des électeurs qui votent pour d’autres partis que le PS et l’UMP n’ont aucun représentant. Au cours des dernières législatives, le MoDem, le Front de gauche et le FN n’ont totalisé que 22,8% des voix et non 40%. Au total, ces trois partis ont obtenu 14 députés soit 2% du total des députés. C’est plus que ce que dit François Bayrou mais c’est tout de même très peu. Si les députés avaient été élus à la proportionnelle en 2012, il y aurait aujourd’hui 80 députés du Front national au Palais Bourbon.

ALORS VRAI OU FAUX ? Si les chiffres sont inexacts, sur le fond Bayrou pose une bonne question. François Hollande a d’ailleurs promis une part de proportionnelle aux prochaines élections législatives. Le débat devrait être mouvementé puisque la suprématie des grands partis sera alors chamboulée.