Auditions au Sénat : Assouline persiste

David Assouline assure que la volonté d'audition au Sénat des chefs du renseignement français n'avait pas pour objectif de déclencher une polémique.
David Assouline assure que la volonté d'audition au Sénat des chefs du renseignement français n'avait pas pour objectif de déclencher une polémique. © EUROPE 1
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Le socialiste "demande aux ministres" d’autoriser les auditions dans le cadre de l’affaire Merah.

La majorité socialiste du Sénat n’a pas renoncé à entendre les responsables des renseignements français après l'affaire Merah. Lundi, sur Europe 1, David Assouline, président de la commission pour le contrôle de l’application des lois, devant laquelle les auditions doivent avoir lieu, a redit sa détermination malgré le refus catégorique du gouvernement. "Je demande aux ministres (de la Défense et de l’Intérieur, ndlr) de revenir sur cette interdiction", a déclaré l’élu socialiste, qui s’insurge : "Ce qui est incroyable, c’est qu’à part le communiqué de presse des deux ministres à 16 heures vendredi, je n’ai rien reçu d’officiel. Les ministres ne m’ont ni dit ni écrit quelque chose."

L’élu PS est d’autant plus remonté que selon lui, tout se passait bien dans un premier temps. Les patrons de la DGSE et de la DCRI, Erard Corbin de Mangoux et Bernard Squarcini, avaient même pris rendez-vous avec la commission, selon les informations du buzz politique d’Europe 1. "Le programme d’audition était établi. Les directeurs des services de renseignement avaient dit oui", a rappelé l’élu socialiste. Mais vendredi, Claude Guéant et Gérard Longuet, ministres de l’Intérieur et de la Défense, ont refusé fermement que les hauts fonctionnaires se rendent au Sénat. Pour Claude Guéant, ce processus d’audition lancé par les socialistes relèvent de la "basse politique" et d’une "petite polémique".

"On voulait rendre service"

David Assouline a pourtant juré qu’il n’y avait derrière ces auditions aucune arrière-pensée politique. "Il n’y avait pas de polémique. Il s’agissait d’évaluer les dispositifs législatifs existants pour  mobiliser contre le terrorisme et être plus efficace", a-t-il affirmé. "Quand on veut légiférer comme Nicolas Sarkozy, il faut savoir ce qui existe pour savoir comment faire. On voulait rendre ce service. On voulait travailler ensemble, on travaille ensemble avec des sénateurs de droite, de l’UMP, qui me félicitaient plutôt d’avoir pris cette initiative", a assuré le sénateur PS.

La présidence du Sénat n’a pas désarmé, en annonçant que les auditions débuteront bien mardi, notamment avec les juges anti-terroristes Marc Trévidicet Yves Jannier. Et autour du Plateau, on parle tout bonnement d’une "atteinte à la mission du contrôle du parlement. Un droit constitutionnel", rappelle-t-on volontiers.