Une de "Charlie" sur Plenel : "C'était bête et méchant" mais...

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R.Da. , modifié à
Pour Erik Emptaz, le rédacteur en chef du "Canard enchaîné", le débat qui oppose "Charlie Hebdo" et Mediapart sur Tariq Ramadan est disproportionné.
INTERVIEW

La polémique qui oppose Charlie Hebdo et Mediapart ne désenfle pas. Le journal satirique reproche au site d'information et à son fondateur, Edwy Plenel, d'avoir fait preuve de complaisance à l'égard de l'islamologue Tariq Ramadan qui est désormais accusé de viols. Un débat auquel n'a pas voulu prendre part l'autre grand titre satirique de la presse française, Le Canard enchaîné. "On n'est pas entré la dedans, on n'a pas fait de papier sur ça", assume Erik Emptaz, rédacteur en chef de l'hebdomadaire, invité mercredi de Village Médias sur Europe 1.

Une plaisanterie "bête et méchante". "Au départ, ça commence sur une rigolade. L'ADN de Charlie vient d'Hara-Kiri. Hara-Kiri, c'était bête et méchant. Ils ont fait une plaisanterie bête et méchante", estime-t-il à propos de la Une dessinée par Coco sur Edwy Plenel. "Il n'est responsable en rien des actions de…", soupire-t-il sans citer nommément Tariq Ramadan.

Journaliste au Canard, l'ancien reporter Sorj Chalandon, également invité de Village Médias mercredi, estime pour sa part qu'il s'agit d'une bataille propre au microcosme parisien, peu concernante pour les lecteurs de son journal. "La tête de Plenel sur ce journal vu à Lyon ou à Clermont-Ferrand, ce sera : c'est qui lui ?"

L'Affiche rouge. Surtout, pour Erik Emptaz la réaction d'Edwy Plenel face à sa caricature a été disproportionnée, ce dernier ayant fait un parallèle avec l'Affiche rouge placardé en 1944 par le régime de Vichy contre 23 membres de la résistance communiste. "On est très vite sorti de la satire, parce que Plenel en appelle tout de suite à l'Affiche rouge. Il y a une pétition de 130 intellectuels, ensuite on parle de guerre… Il faut rester calme". Et Sorj Chalandon de conclure : "L'Affiche rouge, Boczov, Manouchian… ça n'est pas possible ! Ils ont été exécutés. C'est Charlie qu'on a exécuté".