Philippe Geluck, sur l'après-Charlie : "J'ai continué à dessiner sur des sujets graves"

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Guillaume Perrodeau
Chez Anne Roumanoff, Philippe Geluck a évoqué "l'après-Charlie" et comment il n'avait pas changé sa manière de penser le dessin, malgré les attentats du 7 janvier 2015.

Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi faisaient irruption dans la rédaction de Charlie Hebdo, tuant notamment une partie de la rédaction de l'hebdomadaire satirique. Chez Anne Roumanoff jeudi, le dessinateur Philippe Geluck revient sur les mois qui ont suivi ce tragique événement.

"Mes maîtres avaient été les fondateurs d’Hara-Kiri et de Charlie Hebdo". "Le jour où l'attentat a eu lieu, avant de m’effondrer en larmes, j’ai dit une phrase : 'le temps de l’insouciance est terminé'", se souvient le dessinateur du Chat. "Mes maîtres avaient été les fondateurs d’Hara-Kiri, de Charlie Hebdo. C’était Reiser, Cavanna, Choron et ils s’étaient tout permis. Et un jour, on nous a dit : 'vous ne pouvez plus rire de tout et on va vous tuer pour ça'", se remémore avec émotion Philippe Geluck.

 

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"Honorer la mémoire de mes frères". À l'époque, hommes et femmes politiques du monde entier, ainsi que des milliers d’anonymes, avaient défilé à Paris le 11 janvier, quelques jours après le drame, en hommage aux victimes des attentats et pour défendre la liberté d'expression. Une liberté totale que Philippe Geluck a alors tenu à garder, comme un étendard. "Depuis, je n’ai reculé en rien. Je pense que c’est honorer la mémoire de mes frères, de mes amis, tombés sous ces balles ignobles et imbéciles", explique-t-il, "continuer à dessiner sur des sujets graves, polémiques, pour faire rire et faire réfléchir au-delà du rire."

Au micro d'Europe 1, le dessinateur tient également à souligner : "l’humour au second degré, c’est juste pour rire. Ce n’est pas pour insulter ou cracher au visage des gens. C’est pour rire ensemble et réfléchir à des problématiques graves."