A Libération, l'angoisse après les coups de feu

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et le directeur de la publication de "Libération", Nicolas Demorand, lundi.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et le directeur de la publication de "Libération", Nicolas Demorand, lundi. © Capture BFMTV
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REACTIONS - "On est les témoins horrifiés d'un drame", a déclaré Nicolas Demorand, le directeur du journal.

"On n'est pas descendu voir ce qui se passait, on a eu consigne de ne pas bouger", raconte au téléphone un journaliste de Libération qui souhaite rester anonyme. Quelques minutes plus tôt lundi, un inconnu a tiré plusieurs coups de feu dans le hall du siège du journal, faisant un blessé grave. Si la plupart des employés du quotidien n'ont pas été témoins du drame, ils n'en sont pas moins sous le choc. Et veulent comprendre.

L'inquiétude. "C'est un peu angoissant, d'autant que le tireur a pris la fuite", témoigne Laure Equy, journaliste politique à Libération, jointe par Europe1.fr. "On pense à la personne blessée,  on aimerait juste avoir de bonnes nouvelles sur son état." Très vite, la rédaction s'est aussi interrogée sur les motivations du tireur, explique-t-elle : "bien sûr, on voudrait savoir qui c'est".

"Un mauvais film". "C'est un peu l'émotion générale ici", a confirmé sur i>Télé Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de Libération. "On va essayer de parler aux équipes pour les rassurer et mettre en place une cellule psychologique", a-t-il ajouté, estimant qu'"on se croirait un peu dans un mauvais film".

"On est les témoins horrifiés d'un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c'est très, très grave, quel que soit l'état mental de cette personne", a déclaré à l'AFP le directeur de publication du journal, Nicolas Demorand, qui tiendra une conférence de presse au siège de Libération à 18 heures, lundi.

Des messages de soutien et des dérapages. De son côté, Laure Equy souligne qu'elle et ses collègues reçoivent "beaucoup de messages de soutien". "On a pas mal de coups de fil de proches, on les rassure", explique-t-elle. La solidarité affichée sur Twitter l'a également réconfortée, même si "j'ai aussi vu passer plusieurs dérapages", affirme-t-elle. Notamment celui d'un certain Julien Nicolaï, qui se présente comme "responsable UMP de la ville de Chaville" sur le réseau social. "Les Français sont-ils exaspérés de la manipulation médiatique ?", s'est-il demandé dans un tweet, avant de le supprimer en s'excusant. "C'est consternant et très inquiétant", déplore Laure Equy.

18/11/2013 tweet Julien Nicolai Libération

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