Les journalistes-braqueurs devront s'expliquer

Les journalistes de France 2, confondus avec des braqueurs, vont s'expliquer en conseil de discipline.
Les journalistes de France 2, confondus avec des braqueurs, vont s'expliquer en conseil de discipline. © MAXPPP
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avec Romain Ambro , modifié à
Ils avaient reconstitué un braquage devant un casino avant d'être arrêtés par la police.

Les journalistes du magazine de France 2 Complément d’Enquête, arrêtés jeudi dernier à Trouville sur Mer, dans le Calvados, devront s’expliquer devant le conseil de discipline de France Télévisions, annonce le Syndicat National des Journalistes (SNJ) dans un communiqué. Les journalistes recevront leur convocation à ce conseil de discipline "dans les 15 jours", a appris Europe 1. Le conseil de discipline devra déterminer si les journalistes ont commis un excès de zèle ou si la séquence avait été commandée par leur direction.

L'équipe composée d’un jeune preneur de son et de deux journalistes avait "reconstitué" un braquage. Pour illustrer leur reportage sur la délinquance des personnes âgées, les journalistes n’avaient pas hésité à se mettre en scène pour coller au plus près à l’histoire du "papy braqueur", qui avait attaqué le casino de Trouville en août dernier. Selon le communiqué du SNJ, "un revolver faisait partie de l’action".

Le SNJ condamne "cette pratique de mise en scène de l’information, source de dérapages" et exige plus de clarté sur ce manque de déontologie dont a fait preuve l’équipe de tournage. "Le mélange des genres entre fiction et réalité n’est pas traitement de l’info. Laissons la fiction aux cinéastes", explique le syndicat.

Benoit Duquesne, le présentateur et concepteur de l'émission, a présenté ses excuses mardi. Selon lui, il ne s'agit que d'un "regrettable incident de tournage". "L'équipe pensait tourner cette reconstitution sans précipitation, en toute discrétion sur ce parking, n'hésitant pas à réaliser plusieurs prises", assure Benoit Duquesne. Le présentateur de l'émission assure par ailleurs que la direction du magazine "se pliera bien sûr à l'appréciation qui sera faite par le Direction de l'Information".