Hollande chez Fidel Castro, "un homme qui a fait l'Histoire"

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François Hollande avec Fidel Castro lors de sa visite. © ALEX CASTRO / CUBA DEBATE / AFP
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Benjamin Bonneau avec David Doukhan, envoyé spécial à Cuba , modifié à
En déplacement présidentiel à Cuba, François Hollande a été reçu par Fidel Castro lundi soir.

A visite historique, rencontre historique. François Hollande a été reçu par l'ancien chef de l'exécutif cubain Fidel Castro lundi soir, dans le cadre de son déplacement, le premier d'un président français depuis l'indépendance de l'île en 1898. Une rencontre symbolique donc, en marge de laquelle le chef de l'Etat a distillé quelques déclarations fortes, dans l'optique de défendre les intérêts économiques français et européens dans ce pays qui aspire à s'ouvrir sur le monde.

Malade et affaibli, Fidel Castro reçoit toujours chez lui. François Hollande et Fidel Castro ont notamment discuté de la défense de l'environnement, une cause qui les préoccupe tous les deux. Retiré de la vie publique depuis une dizaine d'années pour raisons de santé, Fidel Castro a fait de très rares apparitions publiques mais il continue de recevoir régulièrement des visiteurs étrangers, sans la présence de journalistes. Il s'est d'ailleurs montré particulièrement bavard avec le président français.

François Hollande a raconté lui-même aux journalistes ce tête-à-tête de 50 minutes. "J'ai rencontré le président Fidel Castro et je voulais avoir ce moment d'histoire, parce que c'est l'histoire de Cuba, l'histoire du monde. J'avais devant moi un homme qui a fait l'Histoire. Il y a forcément un débat sur ce qu'a pu être sa place, ses responsabilités, mais, venant à Cuba, je voulais rencontrer Fidel Castro. Je sais ce qu'il a pu représenter pour des peuples, y compris en France, et donc il y avait cette volonté de ma part d'aller vers lui, comme lui voulait aller vers la France".

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Après Fidel, Raul. Lors d'un discours à l'Université de La Havane, François Hollande s'est par ailleurs prononcé pour la levée de l'embargo américain "qui entrave le développement de Cuba". Il a ensuite rencontré le frère de Fidel Castro et actuel dirigeant de Cuba, Raul Castro. Les deux hommes ont d'abord brièvement conversé devant la presse, dans une atmosphère visiblement très cordiale, avant de s'entretenir portes closes. "Ils ont évoqué l'idée de renforcer le partenariat France-Cuba dans le respect du rythme et de l'identité de chacun", a rapporté l'entourage de François Hollande après cette rencontre qui a été suivie d'un dîner officiel.

Toujours selon l'Elysée, Raul Castro a aussi "souligné l'idée que la France peut avoir un rôle de premier plan dans la relation entre Cuba et l'UE, notamment dans la perspective du sommet UE-Celac"(Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes) de juin prochain à Bruxelles.

"Iln'aurait pas dû y aller". Le président français avait aussi prévu de remettre un stylo, symbole d'une liberté d'expression limitée à Cuba, à son homologue. Un témoignage de proximité qui ne plaît pas aux opposants au régime comme Zoé Valdés. Interviewée sur Europe 1, la romancière, qui vit aujourd'hui à Paris a estimé que François Hollande "n'aurait pas dû y aller".