Irak : un nouveau Premier ministre pour sortir de la crise

Le président charge Haïdar al-Abadi de former le nouveau gouvernement.
Le président charge Haïdar al-Abadi de former le nouveau gouvernement. © SIPA
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avec AFP , modifié à
JEU DES DIFFÉRENCES - Haïdar al-Abadi est réputé proche de son prédécesseur, Nouri al-Maliki. Il a reçu les félicitations des Etats-Unis.

"Le pays est entre vos mains". C'est avec ces quelques mots que le président irakien Fouad Massoum a chargé lundi le chiite Haïdar al-Abadi de former le nouveau gouvernement, lors d'une brève cérémonie retransmise en direct à la télévision. La tâche de ce nouveau Premier ministre s'annonce titanesque et il aura fort à faire pour se détacher de l'image de son prédécesseur, dont il est réputé proche.

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Le remplaçant de Maliki... Haïdar al-Abadi, né en 1952, est issu du parti Dawa, le même que le chef du gouvernement sortant, le très controversé Nouri al-Maliki. Ce dernier, dont la coalition a remporté les législatives en avril, estimait être le mieux placé pour un troisième mandat, avant d'être désavoué par son propre camp.

Le président charge Haïdar al-Abadi de former le nouveau gouvernement.

© REUTERS

... dont il est réputé proche. Haïdar al-Abadi est considéré comme un proche de Nouri al-Maliki. Titulaire d'un doctorat de l'université de Manchester, il était jusqu'ici le premier vice-président du Parlement. Il a vécu pendant longtemps en Grande-Bretagne avant de rentrer en Irak, où il s'est lancé en politique après l'invasion américaine. Comme Maliki, il est chiite, indique le Washington Post

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Un soutien plus large. Dans une interview accordée au Huffington Post en juin, Haïdar al-Abadi insistait sur le fait que le gouvernement irakien et l'armée avaient commis des erreurs dans la crise actuelle. L'homme appelle également son pays à ne pas basculer dans une "guerre inter-religieuse" entre chiites et sunnites. D'après un expert interrogé par le quotidien américain, Abadi bénéficie d'ailleurs d'un soutien plus large que son prédécesseur auprès des Kurdes et des Sunnites.

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Washington y croit. Peu après sa nomination, Haïdar al-Abadi a reçu les félicitations des Etats-Unis. Joe Biden, le vice-président américain l'a appelé pour saluer cette "étape cruciale". La Maison-Blanche s'est aussi fendue d'un communiqué pour expliquer que le nouveau Premier ministre avait "exprimé son intention d'agir rapidement pour former un gouvernement large et ouvert, capable de contrer la menace de l'Etat islamique et de construire un avenir meilleur pour les Irakiens de toutes les communautés". 

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