Crash d'un Boeing ukrainien en Iran : 176 morts dont 63 Canadiens

Boeing 2000x1000 AFP
"La thèse d'un attentat terroriste est pour le moment exclue", a indiqué l'ambassade ukrainienne en Iran. © DANIEL SLIM / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Un avion Boeing 737, avec 176 passagers à son bord, s'est écrasé après son décollage de l'aéroport international de Téhéran, en Iran. Tous les passagers, pour la grande majorité des Iraniens et des Canadiens, sont morts. 

176 personnes ont été tuées dans le crash d'un Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines qui s'est écrasé mercredi en Iran peu après avoir décollé de Téhéran en direction de Kiev, dans un contexte d'extrêmes tensions avec les États-Unis. À Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé qu'il n'y avait aucun survivant. Peu auparavant, un haut responsable de la diplomatie ukrainienne, Vassyl Kyrylytch, a déclaré que "selon des chiffres préliminaires, il y avait 168 personnes à bord" de ce vol qui devait relier la capitale iranienne à Kiev.

La catastrophe s'est produite dans un contexte de graves tensions au Moyen-Orient et peu après le tir de missiles par Téhéran visant les troupes américaines en Irak. Mais rien n'indiquait que ces événements étaient liés et le président ukrainien Zelensky a mis en garde contre toute "spéculation".

82 Iraniens et 63 Canadiens

Citant un porte-parole de l'aéroport international Imam Khomeiny de Téhéran, l'agence de presse officielle iranienne Irna a indiqué qu'il y avait 176 personnes à bord : 167 passagers et 9 membres de l'équipage. "Tous les passagers sont morts", a titré l'agence de presse officielle Irna. Selon des informations préliminaires, seulement 11 personnes - deux passagers et neuf membres de l'équipage - étaient des Ukrainiens, a indiqué le Conseil de sécurité nationale ukrainien. Selon la diplomatie ukrainienne, se trouvaient à bord du Boeing 82 Iraniens, 63 Canadiens, dix Suédois, quatre Afghans, trois Allemands et trois Britanniques. Onze autres étaient Ukrainiens, dont les neuf membres d'équipage.

Le crash a vraisemblablement été causé par "des difficultés techniques", a indiqué PressTV, la télévision d'État iranienne en langue anglaise, citant Ali Khashani, porte-parole de l'aéroport international Imam Khomeiny. "L'avion a pris feu après s'être écrasé", a affirmé cette télévision. Dans la matinée, la compagnie aérienne Ukraine International Airlines a indiqué que l'avion avait passé son contrôle technique lundi.

L'avion a perdu de l'altitude puis a explosé à son impact au sol

Des images amateurs diffusées par les médias d'Etat iraniens montrent l'avion en flamme perdre de l'altitude dans la nuit puis exploser à son impact au sol. Un expert aéronautique et professeur à l'Université de Tampere en Finlande, Stephen Wright, a dit à l'AFP douter que l'avion ait été abattu. "Il y a beaucoup de spéculations actuellement disant qu'il a été abattu, je pense que cela ne se révélera pas du tout le cas", a-t-il indiqué.

Boeing, déjà touché par le scandale autour de ses 737 MAX cloués au sol depuis 10 mois, a indiqué dans un communiqué être "prêt à aider par tous les moyens nécessaires". "Nos sincères pensées sont avec l'équipage, les passagers et leurs familles. Nous sommes en contact avec la compagnie aérienne et nous tenons à ses côtés dans ce moment difficile", a ajouté le constructeur. Les deux boîtes noires ont été retrouvées, a indiqué l'autorité de l'aviation civile iranienne. 

A la suite des tirs de missiles iraniens visant les forces américaines en Irak, de nombreuses compagnies aériennes dont Air France ou Lufthansa ont annoncé suspendre leurs vols au-dessus de l'Irak et l'Iran. L'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) a interdit dès mardi soir aux avions civils américains le survol des deux pays et du Golfe.