L'Iran frappe une base américaine en Irak avec "plus d'une douzaine de missiles"
Cinq jours après l'élimination du général Qassem Soleimani, l'Iran a lancé mercredi la riposte contre les Etats-Unis en tirant des missiles contre deux bases abritant des soldats américains en Irak. Ces raids, revendiqués par Téhéran, marquent un tournant faisant redouter une déflagration généralisée sur le sol irakien, une escalade régionale, voire une guerre ouverte entre Washington et Téhéran.
L'Iran a annoncé tôt mercredi avoir tiré "des dizaines de missiles" sur une base en Irak utilisée par des soldats américains en représailles à l'assassinat à Bagdad par Washington du général iranien Qassem Soleimani, promettant des "réponses encore plus dévastatrices" en cas de nouvelle attaque américaine. Au moins neuf missiles se sont abattus dans la nuit de mardi à mercredi sur la base aérienne d'Aïn al-Assad, dans l'ouest désertique de l'Irak, où sont postés des soldats américains, a indiqué une source de sécurité, ajoutant que l'attaque était toujours en cours.
Volonté de calmer le jeu
Selon le Pentagone, une douzaine de missiles ont été lancés depuis l'Iran contre les bases d'Aïn al-Assad et d'Erbil. Ces raids, revendiqués par Téhéran, marquent un tournant faisant redouter une escalade régionale ou un conflit ouvert, même si dirigeants américain et iranien ont rapidement semblé vouloir calmer le jeu.
Dans un tweet au ton particulièrement léger et plutôt apaisant, le président américain Donald Trump a indiqué qu'il ferait une déclaration mercredi matin et laissé entendre que le bilan n'était pas très lourd. "L'évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu'ici, tout va bien!", a-t-il lancé.
All is well! Missiles launched from Iran at two military bases located in Iraq. Assessment of casualties & damages taking place now. So far, so good! We have the most powerful and well equipped military anywhere in the world, by far! I will be making a statement tomorrow morning.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 8, 2020
De son côté, Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, a affirmé que son pays avait mené et "terminé" dans la nuit des représailles "proportionnées". "Nous ne cherchons pas l'escalade ou la guerre", a-t-il insisté.
Iran took & concluded proportionate measures in self-defense under Article 51 of UN Charter targeting base from which cowardly armed attack against our citizens & senior officials were launched.
— Javad Zarif (@JZarif) January 8, 2020
We do not seek escalation or war, but will defend ourselves against any aggression.
Trump exclut un départ d'Irak
Les Gardiens de la révolution iraniens, l'armée idéologique de la République islamique, ont conseillé à Washington de rappeler ses troupes déployées dans la région "afin d'éviter de nouvelles pertes", et menacé de frapper Israël et "des gouvernements alliés" de l'Amérique. "Nous conseillons au peuple américain de rappeler les troupes américaines (déployées dans la) région afin d'éviter de nouvelles pertes et de ne pas permettre que la vie de ses soldats soit davantage menacée par la haine toujours croissante du régime" américain, ajoute l'armée idéologique iranienne dans un communiqué.
Si Donald Trump a clairement écarté mardi toute intention de quitter l'Irak, certains des alliés occidentaux des Etats-Unis ont annoncé leur retrait militaire partiel, alimentant les craintes de voir les tensions actuelles saper la lutte antidjihadistes. Un retrait des troupes américaines "serait la pire chose qui puisse arriver à l'Irak", a déclaré le locataire de la Maison Blanche, évoquant le danger que représente à ses yeux pour ce pays l'imposant voisin iranien.