Syrie : quelle riposte française en cas de nouvelle attaque chimique ?

La France a les capacités d'intervenir seule en Syrie.
La France a les capacités d'intervenir seule en Syrie. © AFP
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Didier François édité par C.O.
La France a les capacités d'intervenir seule en Syrie en cas de nouvelle attaque chimique, mais elle devra composer avec de multiples difficultés.
ON DÉCRYPTE

Emmanuel Macron a donné le ton, lundi à Versailles, face à Vladimir Poutine. Il est resté très ferme sur la conséquence de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, assurant qu'elle ferait systématiquement l'objet d'une riposte immédiate. Et il est vrai que la France a les capacités d'intervenir seule en Syrie en optant soit pour une frappe maritime avec un tir de missiles de croisière à partir d’une frégate qui croiserait au large de la Syrie, soit au moyen d'une frappe aérienne à partir d’une des bases françaises de la région où la France dispose de tous les vecteurs nécessaires pour agir : des rafales, mais également d'une chaîne de renseignement, de systèmes de ciblage, de ravitaillement en vol.

La difficulté de se coordonner. Reste que la défense anti-aérienne syrienne, encadrée par des soldats russes, est solide. Concrètement, l'espace aérien en Syrie est divisé en trois zones : une bulle, tous le sud-ouest du pays dans laquelle ne volent que les Russes, une autre bulle, au sud-est, réservée aux Américains et le nord, où les autres membres de la coalition, dont la France, peuvent intervenir de manière autonome. 

Ainsi, si la France devait frapper sur presque deux tiers de la Syrie, il lui faudrait absolument se coordonner, soit avec les Russes, soit avec les Américains et a priori plutôt avec les deux pour éviter des dommages collatéraux dont personne ne veut.

Frapper sans preuve discutable ? Le deuxième risque est de se faire entraîner dans une provocation par une des multiples factions syrienne avec une attaque chimique aux origines difficiles à déterminer dans l’urgence et sous pression d’une très forte émotion de l’opinion publique. Faudra-t-il frapper sans preuve indiscutable ? Faudra-t-il attendre ? Ce sera loin d’être une décision évidente.