Syrie : les Kurdes aux portes de la capitale de l'EI

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Les forces armées kurdes, aidées par les rebelles syriens, se sont emparées de Tall Abyad, une localité qui cadenasse l'accès à Raqqa, la capitale autoproclamée de l'Etat islamique.

Raqqa vacille. Ce pourrait être une avancée décisive dans les combats qui font rage en Syrie. Depuis la reprise de Kobané, à la frontière turque, les forces armées kurdes, appuyées par les rebelles syriens et les frappes de la coalition internationale, reprennent du terrain aux djihadistes de l'Etat islamique (EI). A tel point qu'elles se sont emparées lundi de Tall Abyad, non loin de la frontière avec la Turquie. Une ville de taille aussi modeste que sa position est stratégique. Et pour cause, elle cadenasse la route vers Raqqa, la capitale autoproclamée de l'EI, située à une vingtaine de kilomètres plus au sud.

"Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont coupé la route" reliant la sortie sud de Tall Abyad à Raqqa, a préciséle commandant kurde Hussein Khojer. "Tall Abyad est encerclé et les djihadistes de Daech n'ont pas d'issue pour s'enfuir", a ajouté par téléphone ce responsable posté près de Tall Abyad. Selon lui, les forces kurdes appuyées par des rebelles syriens ont avancé vers la ville par l'est et l'ouest.

Préparatifs aux combats. Conséquence de cette avancée décisive côté Etat islamique, l'organisation dirigée par Abu Bakr al-Baghdadi se prépare à combattre pour conserver Raqqa, comme l'explique le site tenu par des activistes Raqqa is Being Slaughtered silently (Raqqa est massacrée en silence). Des tranchées ont déjà été creusées au nord de la ville pour stopper une possible offensive des peshmergas tandis que les muezzins conseillent aux habitants de la ville de stocker de la nourriture en cas de siège. 

Appui aérien de la coalition. Outre l'offensive terrestre, Raqqa et l'EI doivent aussi faire face aux bombardements orchestrés par la coalition internationale, qui concentre ses frappes sur la zone. 23 raids ont été menés près de Raqqa et 64 dans les environs de Kobané, contre 14 seulement dans le reste du pays, signe de l'ambition claire de la coalition anti-Etat islamique.

Accusations de nettoyage ethnique. De son côté, sans qu'il soit possible de vérifier pour l'instant la véracité de ces allégations, l'EI accuse les forces armées kurdes de se livrer à une entreprise de "nettoyage ethnique", relaye le site Foreign Policy (en anglais). A l'origine, The Times (en anglais) s'appuyait sur les témoignages d'ONG pour dénoncer les mauvais traitements infligés par les forces kurdes aux populations arabes de la région qu'elles espéreraient pousser à l'exil. La Turquie avait également dénoncé cette attitude.