REPORTAGE - Au coeur des territoires djihadistes au Sahel avec les forces spéciales

Didier François a passé une semaine au Sahel avec un commando des forces spéciales françaises. (Illustration)
Didier François a passé une semaine au Sahel avec un commando des forces spéciales françaises. (Illustration) © AFP
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Didier François édité par C.O.
Le spécialiste des questions de Défense d'Europe 1, Didier François, a passé une semaine au Sahel avec un commando des forces spéciales françaises. C’est la première fois depuis quatre ans qu’un journaliste a pu assister à ces opérations ultra secrètes.
REPORTAGE

L'hélicoptère vient juste de déposer un petit groupe de commando en plein désert, au cœur des zones d'action djihadistes, au Sahel. Cachés sous des acacias, des véhicules tout terrain très lourdement armés protègent la manœuvre, constate Didier François, spécialiste des questions de Défense à Europe 1. Il a passé une semaine au Sahel avec les forces spéciales françaises envoyés dans le désert pour une mission secrète, l'opération "Sabre". "Ce que je vous demande, c'est de vous équiper, de mettre vos pare-balles et vos casques. On est sur le terrain donc ça peut être dangereux. On dort tous avec les chaussures, parés à partir si jamais il y a quoi que ce soit", ordonne un membre des forces spéciales.

"On essaye de gratter pour avoir des informations fraîches". En quelques minutes seulement, les forces spéciales récupèrent des renforts, des vivres, et des munitions et chargent les 4x4. Sans plus attendre, la patrouille disparaît dans le désert pour rejoindre un camp de nomades. Le lieutenant Olivier doit y rencontrer un chef touareg qui dispose d'informations sur les terroristes : "A chaque fois que l'on rencontre ce type de personne, on essaye de gratter pour avoir des informations fraîches sur ce qui va se passer dans la zone, pour pouvoir aller vérifier et remonter la pelote de laine", explique-t-il.

"On met en place un système de surveillance". La patrouille doit ensuite confirmer le renseignement obtenu auprès de son contact. Hors des sentiers battus, elle roule à la boussole jusqu'au point d'observation sélectionné avec soin par le capitaine Alexis. "On s'est infiltré de nuit, sans aucune lumière, jusqu'à un point qui avait été bien précisé parce qu'on savait qu'on aurait une bonne vue pour passer la nuit dans une zone ennemie. On sait que l'on a un bon visuel sur un couloir de circulation qui nous a été indiqué. Donc on met en place un système de surveillance pour réagir si des ennemis se dévoilaient".

Pour voir sans être vus, il faut savoir observer en silence. Équipés de jumelles à vision nocturne, les commandos rejoignent leur cache en chuchotant. Au petit matin, les observations de la nuit sont transmises par radio, car c'est sur la base de ce renseignement, vérifié avec une extrême minutie, que le commandement des opérations spéciales déclenche l'assaut de ses groupes d'action.