Les zones d'ombres sur le rôle de la France avant, pendant et après ce génocide restent une source récurrente de polémique en France.(Image d'archives) 3:18
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Clémence Olivier , modifié à
Vendredi, au micro de Sébastien Krebs, sur Europe 1, Vincent Duclert, historien qui présidera la commission de chercheurs chargés de déterminer le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994, a assuré qu'un accès complet aux archives sera donné.
INTERVIEW

"C'est une volonté qui se transforme en actes". Vendredi, au micro de Sébastien Krebs, sur Europe 1, l'historien Vincent Duclert s'est réjoui qu'Emmanuel Macron décide d'ouvrir les archives de la France aux chercheurs afin qu'ils déterminent le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994. Ils seront également chargés de faire la lumière sur un certain nombre de zones d'ombres entourant les crimes qui auraient fait au moins 800.000 morts, selon l'ONU.

La consultation des archives par neuf chercheurs et historiens français - mais aucun spécialiste du Rwanda - doit permettre de déterminer notamment l'ampleur de l'assistance militaire apportée par la France au régime du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana de 1990 à 1994. "Le président donne des moyens à la France pour sortir de ces zones d'ombres", estime Vincent Duclert qui a été chargé de présider la commission de chercheurs. "Ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n'étaient allés jusqu'à mettre en place cette commission d'historiens pouvant enquêter sur toutes les archives et qui permet à une nation d'avoir des informations très solides, vérifiées et établies", ajoute-t-il.

"On va vraiment s'efforcer d'établir la vérité de l'action de la France"

L'historien assure par ailleurs que toutes les archives pourront être consultées même celles de l'Elysée. Vendredi, la gardienne des archives de la présidence de François Mitterrand, clé de compréhension essentielle au vu du rôle central du président d'alors, a d'ailleurs affirmé qu'elle ne voyait "pas d'obstacle particulier" à leur consultation et qu'elle "envisagera avec bienveillance" les demandes en ce sens de la commission annoncée vendredi par l'Elysée.

"On va vraiment s'efforcer d'établir la vérité de l'action de la France, son implication militaire et la protection accordée aux génocidaires", insiste Vincent Duclert. Il ajoute que la commission devra publier un rapport dans deux ans, ainsi qu'une note intermédiaire au bout d'un an.