Mossoul : les forces irakiennes ont repris la mosquée Al-Nouri

La semaine dernière, les djihadistes avaient fait exploser le minaret penché de la mosquée Al-Nouri.
La semaine dernière, les djihadistes avaient fait exploser le minaret penché de la mosquée Al-Nouri. © STEVE KIRBY / AFP
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Gwendoline Debono, envoyée spéciale à Mossoul, et A.D
La reprise de la deuxième ville irakienne ne devrait être qu'une question de jours. Les forces irakiennes viennent de reconquérir la mosquée Al-Nouri, lieu des plus symboliques.
REPORTAGE

Mossoul n'est pas encore tombée mais la défaite semble désormais inéluctable pour le groupe Etat islamique en Irak. L'armée a repris la mosquée Al-Nouri au cœur de la vieille ville. C'est là que le chef du groupe, Abou Bakr al-Baghdadi, avait fait sa seule apparition publique en 2014. La conquête de cette mosquée était ainsi un objectif majeur des forces gouvernementales. 

Du centre de gravité au symbole de leur défaite. La mosquée a beau être en ruine, le symbole est encore debout. Sa reconquête est un moment que l'Irak attend depuis trois ans, se réjouit le général Fadhel qui commande la première division des forces spéciales irakiennes, l'unité d'élite qui a repris l'édifice. "C'est un jour de joie pour l'Irak et la ville de Mossoul malgré les destructions parce que cette mosquée représente le califat de l'Etat islamique, sa vision catastrophique du monde. C'était leur centre de gravité, c'est désormais le symbole de leur défaite. Ils l'ont très bien défendue jusqu'à ce qu'ils perdent espoir et qu'ils implosent", explique-t-il à l'envoyée spéciale d'Europe 1. 

Une quasi victoire "au goût de sang". Les généraux suivent l'avancée des soldats sur leur tablette et par talkie-walkie. Les unités progressent à pied sur les gravats, dans les ruelles piégées, alors que les unités médicales prennent en charge les civils qui fuient. Les visages ont la couleur de la poussière : ce sont des enfants faméliques, c'est aussi ce vieillard décharné, perfusé par un soldat irakien. "Cela fait environ une semaine qu'il n'a pas mangé. Il est faible et épuisé parce qu'il a marché longtemps pour arriver ici. Il n'a rien avalé, juste un peu d'eau. L'armée lui a peut-être donné quelque chose à manger mais les soldats n'ont pas assez de nourriture pour tous ces gens qui n'avaient plus rien. C'est pour ça que beaucoup arrivent dans cet état", explique ce soldat. A proximité, un médecin militaire affirme ne pas réussir à se réjouir : "Cette victoire a le goût du sang", dit-il.