Mali : deux morts dans une attaque djihadiste, une trentaine d'otages libérés

Deux personnes sont mortes dans l'attaque d'un campement près de Bamako dimanche, dont une Franco-Gabonaise, a déclaré le ministre malien de la Sécurité.
Deux personnes sont mortes dans l'attaque d'un campement près de Bamako dimanche, dont une Franco-Gabonaise, a déclaré le ministre malien de la Sécurité. © AFP
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avec AFP , modifié à
Deux personnes sont mortes dans l'attaque d'un campement près de Bamako dimanche, dont une Franco-Gabonaise, a déclaré le ministre malien de la Sécurité. Une quinzaine de français figurent parmi les clients sauvés.

Une attaque djihadiste contre un lieu de villégiature proche de Bamako fréquenté par des étrangers a fait deux morts dimanche, dont une Franco-Gabonaise, mais une trentaine d'otages ont été libérés lors de ce premier attentat anti-occidental depuis 2016 dans la capitale malienne. Le ratissage se poursuivait en début de soirée dans les environs pour retrouver les assaillants, dont le nombre n'a pas été précisé.

Les infos à retenir

• Un groupe d'assaillants djihadistes a attaqué dimanche le campement de Kangaba, près de Bamako, prisé par les Occidentaux

• Deux personnes sont mortes, dont une Franco-Gabonaise, la deuxième victime est en cours d'identification

• Au moins 14 personnes ont été blessées et une trentaine d'otages ont été libérés 

Les chambres, fouillées une par une. "C'est une attaque djihadiste. Les forces spéciales maliennes sont intervenues" contre les assaillants, a déclaré le ministre malien de la Sécurité, Salif Traoré, faisant état de deux morts, une cliente franco-gabonaise décédée à l'hôpital, et une autre victime en cours d'identification. Le nombre d'assaillants n'a pas été précisé, mais au moins quatre ont été tués. "Une vingtaine d'otages ont déjà été libérés", a ajouté le ministre, précisant que le ratissage se poursuivait "chambre par chambre", mais que les assaillants ne se trouvaient plus dans l'établissement. Une source proche du dossier a par la suite fait état de 32 otages libérés, dont la moitié sont de nationalité française. En outre, 14 personnes - des Maliens et des étrangers - ont été blessées, selon le ministère.

Les assaillants ont crié "Allah akbar". La télévision publique ORTM a indiqué que l'unité malienne engagée était la Forsat (Force spéciale antiterroriste), créée en 2016. Elle était appuyée par les militaires de l'opération française antidjihadiste Barkhane et de la mission de l'ONU (Minusma). Les assaillants ont crié "Allah akbar" (Dieu est le plus grand)!", ont témoigné plusieurs des personnes secourues. Des riverains ont dit avoir entendu des coups de feu en provenance du lieu attaqué. Une fumée s'élevait au-dessus du site, a constaté un journaliste de l'AFP. Le chef de l'État français Emmanuel Macron, attendu à Bamako le 2 juillet à Bamako pour le prochain sommet du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), "suit de très près l'évolution de la situation", selon la présidence française.

 

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Le Mali, en état d'urgence depuis 2015. La dernière attaque djihadiste visant des Occidentaux dans la capitale malienne remonte à mars 2016, contre l'hôtel Nord-Sud de Bamako, abritant la mission de l'Union européenne qui entraîne l'armée malienne (EUTMMali). Un assaillant avait été tué. Le 20 novembre 2015, un attentat contre l'hôtel Radisson Blu avait fait 20 morts, outre ses deux auteurs. Il avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en coordination avec le groupe djihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, qui avait scellé à cette occasion son ralliement à Aqmi.  L'état d'urgence est en vigueur au Mali quasiment sans interruption depuis. En mars 2015, une l'attaque contre le restaurant-bar La Terrasse avait fait cinq morts, dont deux Occidentaux.

Un accord de paix signé en 2015. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Les djihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, dont l'application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et dans le sud du pays, et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.