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Geoffrey Branger / Crédit photo : UNION EUROPEENNE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Alors que les 27 membres de l'UE tardent à trouver un accord financier pour continuer d'aider l'Ukraine, notamment à cause du veto de la Hongrie, il est aussi question de l'adhésion du pays actuellement en guerre. L'Ukraine remplit-elle les critères nécessaires à une adhésion ? Europe 1 fait le point.
DÉCRYPTAGE

L'Union européenne comptera-t-elle bientôt un 28e membre ? Après le sommet européen qui s'est tenu à Bruxelles vendredi, la potentielle future adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne reste au cœur des discussions. Les négociations se sont ouvertes même si lors du vote, Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, est sorti de la salle. Ces dernières semblent bien mal engagées et le processus risque de durer longtemps.

Des critères précis

C'est un processus assez long. Cela peut prendre au minimum cinq ans, mais ce sera vraisemblablement beaucoup plus. La Turquie, par exemple, attend depuis une vingtaine d'années. Concrètement, avant l'adhésion à l'Union européenne, l'Ukraine devra respecter certains critères. 

"Il s'agit surtout des critères de la gouvernance, de la démocratie, la capacité d'intégrer le droit européen, l'exigence de lutte contre la corruption. Vous savez que l'Ukraine est quand même un pays assez corrompu malgré tout. La capacité de se projeter dans une économie concurrentielle. Tout cela sont des critères qui ne sont pas remplis", tempère Patrick Martin-Genier, professeur à sciences politiques, spécialiste des questions européennes et auteur de L'Europe a-t-elle un avenir ? aux éditions Studyrama.

Un coup de communication

Autre point noir à l'horizon : la Hongrie, membre des 27 et soutien de Vladimir Poutine, pourrait bloquer cette demande d'adhésion, comme elle l'a déjà annoncé. Selon le Premier ministre hongrois, l'adhésion de l'Ukraine serait une terrible erreur. Mais le fait, ne serait-ce que d'ouvrir les négociations signifie beaucoup pour l'Union européenne. C'est avant tout une manière pour l'UE de réaffirmer son soutien à l'Ukraine dans une période où le pays est en proie à des doutes concernant sa capacité à repousser la Russie encore longtemps.

Mais pour Patrick Martin-Genier, c'est surtout un coup de communication. Cette possible adhésion ne changera pas grand chose, selon lui. "Ce n'est pas un remède miracle. Ce n'est pas parce que, en mars 2024, on va commencer les négociations que tout va se précipiter, que tous les obstacles pourraient être franchis les uns derrière les autres. Non, c'est un pays en guerre, c'est un pays qui nécessite effectivement une reconstruction totale, par des fonds européens, donc que ça prendra un certain temps", détaille le spécialiste. Par ailleurs, outre l'Ukraine, la Moldavie est également concernée par ces négociations d'adhésion à l'UE. Un moyen d'éloigner le pays un peu plus de la Russie, qui a beaucoup de poids dans la région.