4:34
  • Copié
Romain Rouillard , modifié à
Invité de Pierre de Vilno dans "Europe 1 soir week-end", Vadym Omelchenko, ambassadeur d'Ukraine en France, est revenu sur la décision de Viktor Orbán de bloquer le fond de soutien européen de 50 milliards d'euros à destination de Kiev. Un véto motivé, selon lui, par les accointances entre le dirigeant hongrois et Vladimir Poutine.

Au sommet européen, la joie fut de courte durée pour l'Ukraine. Jeudi soir, après l'annonce par Charles Michel, président du Conseil européen, de l'ouverture de négociations d'adhésion avec Kiev, le président Volodymyr Zelensky a salué une "victoire pour l'Ukraine" et même pour "toute l'Europe". Parmi les 27 États membres, la Hongrie avait longtemps menacé de bloquer cette première étape, avant de finalement s'abstenir. Qu'à cela ne tienne, son Premier ministre Viktor Orbán a bel et bien fait usage de son droit de véto dans la nuit de jeudi à vendredi pour faire obstacle au versement d'un fond de soutien de 50 milliards d'euros (33 milliards en prêt et 17 milliards en don) à destination d'un pays toujours rongé par la guerre que lui impose la Russie. 

Invité de Pierre de Vilno dans Europe 1 soir week-end, Vadym Omelchenko, ambassadeur d'Ukraine en France, a justement mis en cause Moscou dans cette décision. Plus précisément, les affinités entre Viktor Orbán et son homologue russe. Selon lui, "c'est l'opinion de Vladimir Poutine" qui s'est exprimée à travers ce blocage, loin d'être surprenant, assure-t-il. "Nous étions prêts, nous savions. Nous connaissions déjà son opinion, il l'avait fait savoir publiquement", rappelle-t-il. 

"Pas l'impression" d'avoir été "oublié"

Sur Europe 1, Vadym Omelchenko a toutefois tenu à souligner "la position très proactive de la délégation française" en faveur du fonds de soutien à l'Ukraine. Ce vendredi, Emmanuel Macron a appelé Viktor Orbán à se "comporter en Européen" et à ne pas prendre l'UE "en otage". La question de l'aide financière octroyée à l'Ukraine était également au cœur du déplacement de Volodymyr Zelensky à Washington en début de semaine. Le dirigeant ukrainien a tenté d'y convaincre le Congrès américain de poursuivre le soutien militaire et financier à son pays, jusqu'à ce que la menace russe soit définitivement écartée. Pour l'heure, l'enveloppe de 60 milliards de dollars reste bloquée outre-Atlantique en raison de l'opposition de plusieurs élus républicains.

S'agissant de l'Union européenne, un nouveau sommet est d'ores et déjà prévu début janvier, a fait savoir Charles Michel ce vendredi. Ce dernier s'est dit "extrêmement confiant et optimiste" sur la capacité de l'UE à tenir ses engagements envers l'Ukraine. Au moment où les regards internationaux se tournent aussi vers le Proche-Orient où Israël et le mouvement terroriste du Hamas se livrent une guerre sans merci, Vadym Omelchenko dit, d'ailleurs, "ne pas avoir l'impression" d'avoir été "oublié" par la communauté internationale. "Je ressens une très forte solidarité, que je n'avais jamais vu avant", assure-t-il.