Le roi des Belges exprime pour la première fois des "regrets" pour le passé colonial en RDC

Le roi Philippe a présenté mardi "ses plus profonds regrets pour les blessures" causées par le passé colonial de la Belgique.
Le roi Philippe a présenté mardi "ses plus profonds regrets pour les blessures" causées par le passé colonial de la Belgique. © BENOIT DOPPAGNE / BELGA / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans une lettre adressée mardi au président de la RDC, le roi Philippe présente "ses plus profonds regrets pour les blessures" infligées lors de la période coloniale belge en République démocratique du Congo.

Le roi des Belges Philippe a présenté pour la première fois dans l'histoire du pays "ses plus profonds regrets pour les blessures" infligées lors de la période coloniale belge au Congo (l'actuelle RDC), mardi à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance.

Dans une lettre adressée au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, le roi Philippe a écrit : "je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd'hui ravivée par les discriminations encore présentes dans nos sociétés".

"Des actes de violence et de cruauté"

"A l’époque de l'État indépendant du Congo (quand ce territoire africain était la propriété de l'ex roi Léopold II, ndlr) des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective", a assuré Philippe, qui règne depuis 2013.

"La période coloniale qui a suivi (celle du Congo belge de 1908 à 1960) a également causé des souffrances et des humiliations", a-t-il ajouté.

"Combattre toute les formes de racisme"

Le roi Philippe a affirmé son engagement à "combattre toutes les formes de racisme". "J’encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée", a-t-il poursuivi.

En Belgique, la mort de l'Afro-américain George Floyd, asphyxié fin mai par un policier blanc à Minneapolis, a ravivé le débat sur les violences de la période coloniale au Congo et le rôle très controversé du défunt roi Léopold II, accusé par certains militants anticolonialistes d'avoir tué des millions de Congolais.