Italie : Luigi di Maio, le chef de file du M5S, veut la destitution du président

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Luigi Di Maio a dit dimanche soir qu'il comptait invoquer l'article 90 de la Constitution italienne pour faire destituer le président italien. © ANDREAS SOLARO / AFP
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avec AFP , modifié à
Dimanche, Luigi Di Maio a demandé à ce que le Parlement destitue le président Sergio Matterella, qui a refusé la nomination d'un ministre eurosceptique aux Finances. 

Le chef de file des antisystème italiens, Luigi Di Maio, a déclaré dimanche soir qu'il chercherait à obtenir du Parlement la destitution du président Sergio Matterella après le refus de ce dernier de nommer un ministre.

"La Ligue ne peut pas se défiler". Luigi Di Maio a dit au cours d'un entretien téléphonique avec une émission de télévision qu'il comptait invoquer l'article 90 de la Constitution italienne, qui permet de mettre en accusation le chef de l'Etat devant le Parlement pour "haute trahison" ou s'il porte "atteinte à la Constitution". "En portant cette crise au Parlement, nous éviterons qu'elle ne se répande hors du Parlement", a-t-il affirmé plus tard devant ses partisans rassemblés à Fiumicino, près de Rome. "Avec la Ligue (extrême droite, ndlr), nous avons la majorité, et la Ligue ne peut pas se défiler, elle doit aller au bout", a-t-il encore dit. 

Matteo Salvini, allié à Luigi Di Maio, a dit de son côté, dans une vidéo sur Facebook, qu'il se prononcerait plus tard sur cette demande de destitution, sans pour autant ménager ses critiques à l'endroit du président.

Possible en cas de majorité absolue. L'article 90 de la Constitution italienne dispose que le chef de l'Etat n'est pas responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions, hormis dans les cas de haute trahison ou d'"atteinte" à la Constitution. Dans ces cas, il est mis en accusation par le Parlement réuni en séance commune et statuant à la majorité absolue de ses membres.

Mésentente au sujet du ministre des Finances. Sergio Mattarella a refusé de nommer un eurosceptique au ministère des Finances, pourtant soutenu par Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les deux vainqueurs des élections législatives du 4 mars, qui disposent de la majorité gouvernementale au Parlement. En vertu de l'article 92 de la Constitution italienne, c'est en effet au président de nommer le chef du gouvernement et, sur proposition de ce dernier, chacun de ses ministres. Il est déjà arrivé qu'un président italien rejette un nom, mais dans ces cas-là, les partis concernés avaient jusqu'à présent accepté de renoncer à proposer le recalé ou de le proposer pour un autre portefeuille.