Raqqa Burka 1280 1:30
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Salomé Legrand, édité par Romain David , modifié à
Un rapport du centre antiterrorisme d’Europol, consulté par Europe 1, pointe les stratégies développées par la propagande djihadiste pour attirer des femmes dans ses rangs, quitte à adopter des positions inédites pour une organisation islamiste.

De la propagande par des femmes à destination des femmes. Le centre antiterrorisme d’Europol publie vendredi un rapport sur la stratégie de communication de Daech, dont Europe 1 a pris connaissance, et qui montre un virage notable, et inquiétant dans ce que l’on connaissait de la propagande djihadiste jusqu’à présent. En effet, l’organisation terroriste a cherché à convaincre les femmes de rejoindre les rangs des combattants, une position inédite pour un groupe islamiste.

Les femmes ont été soigneusement ciblées par les propagandistes de Daech. Dans les quelque 200 vidéos et documents de communication étudiés par Europol, elles font l’objet d’un traitement particulier, comme le relève auprès d'Europe 1 Vincent Semetre, chef d’unité au centre européen antiterroriste. "Daech donnait de l’espace dans ses publications afin d’insinuer que les femmes pouvaient accéder à des positions de médecins, de professeurs ou de personnels de la police religieuse pour les inciter à venir", explique ce responsable.

Des messages sur la polygamie ou la nécessité de réduire en esclavage les femmes yézidies ont également été produits par des femmes djihadistes, dans l'optique de les rendre plus acceptables.

 

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La promesse d’une reconnaissance sociale

Surtout, les propagandistes laissaient largement entendre que les femmes pouvaient être amenées à intervenir directement au sein des combats, à rebours de la vision patriarcale qu'ils ont l'habitude de défendre. "Qu'un groupe ait reconnu ce rôle-là à des femmes, les autorisant à voyager seules pour venir sur une zone de guerre, leur promettant une reconnaissance sociale et la possibilité de participer aux combats, crée un précédent qui peut être utilisé par Daech aujourd’hui, mais par d’autres groupes dans le futur", pointe Vincent Semetre.

Les spécialistes craignent donc que ce virage ne soit adopté à l'avenir par d’autres organisations terroristes, ce qui pourrait rendre la menace encore plus durable.