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Interrogée par Europe 1, l'historienne de la Russie Galia Ackerman s'étonne de la violence de la presse russe à l'égard du Royaume-Uni concernant l'affaire Skripal.
INTERVIEW

La Russie riposte. Moscou a annoncé samedi l’expulsion de 23 diplomates britanniques. Cette mesure applique la stricte réciprocité, comme l’avait annoncé Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie, alors que Londres vient d’expulser le même nombre de ressortissants russes en réaction à l’affaire Skripal, à l’origine d’une brusque montée des tensions entre les deux pays.

En Russie, à quelques heures de l'élection présidentielle, la presse s’en donne également à cœur joie contre le Royaume-Uni, comme le relève l’historienne Galia Ackerman. Pour cette spécialiste, "les insultes, même pour la presse russe, dépassent largement ce que l’on voit habituellement".

Menace nucléaire. "Verbalement, ça peut aller très loin. J’ai repéré dans la presse russe des papiers qui disaient, en citant de grands experts militaires, que la Grande-Bretagne pourrait être rasée de la surface de la terre en quelques minutes, si la Russie décidait de l’attaquer", rapporte auprès d'Europe 1 cette chercheuse universitaire, spécialiste notamment de l’ère soviétique.

Le retour des oligarques. "On ne sait pas ce que les Russes veulent obtenir dans cette affaire. Est-ce que, dans cette escalade, il n’y a pas aussi le désir de la Russie de voir une partie de ses oligarques et de leur argent se faire expulser de Grande-Bretagne pour rentrer avec leurs sous en Russie ?", interroge-t-elle.

"À Londres, l’argent 'sale' d’origine russe pèse un milliard d’euros dans l’immobilier. Les biens mal acquis se lessivent au calme", relevait également jeudi, dans son édito, Vincent Hervouët, spécialiste auprès d’Europe 1 des questions internationales.