Cour suprême américaine : qui sont les trois accusatrices du juge Kavanaugh ?

Le juge conservateur est le candidat choisi par Donald Trump pour la Cour suprême.
Le juge conservateur est le candidat choisi par Donald Trump pour la Cour suprême. © AFP
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avec AFP
Christine Blasey Ford, Deborah Ramirez, Julie Swetnick ont toutes trois affirmé que le juge Brett Kavanaugh a eu un comportement sexuel inapproprié à leur égard.

Trois femmes affirment que le juge Brett Kavanaugh a eu un comportement sexuel inapproprié, allant des attouchements à une tentative d'agression, lors de fêtes alcoolisées dans les années 80, des accusations graves contre le candidat de Trump à la Cour suprême américaine.

Christine Blasey Ford 

Cette enseignante en psychologie à l'université de Palo Alto, en Californie, âgée de 51 ans, accuse Brett Kavanaugh et un ami, Mark Judge, de l'avoir agressée alors qu'ils étaient "complètement ivres" lors d'une fête dans une maison de Bethesda, dans la banlieue chic de Washington, au début des années 80. Brett Kavanaugh l'aurait maintenue de force sur un lit et tenté de la déshabiller, l'empêchant de crier. Elle aurait finalement pu se dégager de son étreinte et quitter la pièce. Elle dit avoir suivi plus tard une psychothérapie pour soigner ce traumatisme, qu'elle avait gardé secret par peur de la réaction de ses parents. Lors de cette thérapie de couple en 2012, elle évoque une agression "par des garçons d'une école élitiste".

Le président américain Donald Trump s'en est pris directement à elle, estimant que "si les attaques avaient été aussi graves (...) il y aurait eu une plainte d'elle ou de ses parents aimants". Christine Blasey Ford a accepté de témoigner publiquement jeudi devant la commission judiciaire du Sénat.

Deborah Ramirez

Agée de 53 ans, elle a connu Brett Kavanaugh au début des années 80 à l'université de Yale, où elle étudiait la psychologie et la sociologie. Cette catholique "pratiquante" habitant dans le Colorado a raconté au magazine New Yorker comment, lors d'une soirée de bringue sur le campus, il aurait sorti son sexe devant elle, la contraignant à le toucher alors qu'elle le repoussait.

Son témoignage, qu'elle situe pendant l'année universitaire 1983-84 compte toutefois de nombreuses zones d'ombre. Elle-même admet ne pas se souvenir de tout, étant ivre au moment des faits. Mais "je revois son visage et son bassin qui s'avance, comme quand on remonte son pantalon", dit-elle. Deborah Ramirez explique ne pas avoir dénoncé ce geste à l'époque car elle était "trop embarrassée" et qu'elle a réfléchi pendant six jours avant de se confier au New Yorker. Brett Kavanaugh a vigoureusement démenti, dénonçant un "dénigrement pur et simple".

Julie Swetnick 

Son témoignage est le plus déstabilisant car cette employée du gouvernement fédéral, dont l'âge n'est pas dévoilé, dispose d'un haut degré d'habilitation à traiter d'informations confidentielles.
Elle évoque, dans une déclaration sur l'honneur rendue publique mercredi, une dizaine de fêtes rassemblant des lycéens entre 1981 et 1983, durant lesquelles Brett Kavanaugh et Mark Judge, qualifiés de "frères siamois", buvaient de l'alcool en quantité puis se livraient à des "caresses" et des "pelotages" sur des jeunes filles sans leur consentement.

Elle témoigne avoir vu les deux lycéens, parmi d'autres, saouler et droguer des jeunes filles "afin qu'elles soient victimes de 'viol collectif' dans une chambre attenante par un 'train' de garçons".
Plus grave, elle affirme avoir été elle-même victime en 1982 d'un viol collectif lors duquel Brett Kavanaugh et Mark Judge étaient présents. Elle dit en avoir parlé à au moins deux personnes peu après les faits. Le juge Kavanaugh a dénoncé un témoignage "sorti de la quatrième dimension".