Centrafrique : nouveaux soupçons de viols par des Casques bleus

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Des Casques bleus en patrouille dans les rues de Bangui en Centrafrique (illustration) © AFP/PATRICK FORT
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avec AFP , modifié à
Des soldats mandatés par l'ONU ont été mis en cause dans trois nouveaux cas de viols en Centrafrique, a-t-on appris mercredi.

La mission de l'ONU en Centrafrique est à nouveau mise à mal. Mercredi, une porte-parole des Nations unies a dévoilé que trois Casques bleus ont été mis en cause dans trois cas de viols. "Ces nouvelles allégations font état du viol de trois jeunes femmes par trois membres du contingent militaire de la Minusca", la mission de l'ONU en Centrafrique.

L'un des victimes est mineure, a-t-elle assuré. Les viols auraient eu lieu il y a quelques semaines et ont été signalés par les familles des victimes le 12 août. La porte-parolee a refusé de donner la nationalité des Casques bleus, mais selon plusieurs sources, ils pourraient être originaires de la République démocratique du Congo. Le contingent auquel ils appartiendraient aurait pu se trouver en mission dans la ville de Bambari, au nord-est de Bangui.

Le chef de l'ONU en Centrafrique écarté. Fin juin déjà, l'ONU avait fait état de soupçons d'abus sexuels sur "des enfants des rues de Bangui", la capitale, commis par des soldats contingentés par les Nations unies. Deux jeunes filles de moins de 16 ans auraient été forcées à des relations sexuelles en échange de rations. Début août, des accusations de viol contre une fillette et de double homicide en Centrafrique avaient encore plombé l'ONU. Babacar Gaye, chef de la mission dans ce pays, avait été poussé à la démission après ce scandale. "Assez c'est assez" avait intimé Ban Ki-moon en prenant cette décision sans précédent.

L'apathie de l'ONU. Lors d'une autre affaire, toujours en Centrafrique, la lente réactivité de l'ONU avait également été pointée du doigt. Un rapport interne de l'organisation concernait des accusations d'abus sexuels pesant sur des soldats français. Pour remédier à ce qu'il estimait être de l'inaction, un haut responsable de l'ONU avait fait fuiter le document aux autorités françaises afin qu'elles se saisissent du dossier. Une enquête interne avait été lancée en juin pour enquêter sur la gestion de l'affaire. La justice française, elle, enquête sur quatorze militaires de la force Sangaris.

Sans compter les révélations de mercredi, la Minusca fait face à 57 allégations de fautes, dont 11 concernant potentiellement des abus sexuels sur des enfants. L'ONU affirme appliquer une politique de "tolérance zéro" depuis dix ans face aux soupçons d'abus sexuels. Mais les accusations à l'encontre de ses employés ou des forces sous son commandement sont régulières.