Ce que les mails révélés par Wikileaks disent d’Hillary Clinton

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L'étude State of the Nation estime à 95% les probabilités de victoire de la candidate démocrate. © JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Le site Wikileaks a de nouveau publié samedi des mails écrits par la candidate démocrate.  

A trois semaines des élections américaines, les révélations de Wikileaks sont des plus embarrassantes pour Hillary Clinton. Trois discours rémunérés de la démocrate, payés par la banque Goldman Sachs, ont été publiés samedi sur le site de Julian Assange.

>> Mais alors que révèlent ces fuites sur la candidate à la Maison-Blanche ?

Hillary Clinton et le monde de la finance. Dans un discours prononcé en octobre 2013 pour Goldman Sachs, la démocrate suggère que des actions doivent être menées afin de maîtriser, "pour des raisons politiques", les abus de Wall Street. "Il y avait aussi une nécessité d'agir pour des raisons politiques. Si vous êtes un élu du Congrès, que des personnes dans votre circonscription perdent leur emploi et que partout dans la presse il se dit que c'est la faute de Wall street, vous ne pouvez pas rester assis et ne rien faire", a-t-elle dit.

Si elle explique qu’il faut imposer des limites au monde de la finance, ses détracteurs l’accusent simplement de travailler pour des clients comme Goldman Sachs. A l’époque, son concurrent à la primaire démocrate, Bernie Sanders, estimait qu'elle ne pouvait pas réguler les sociétés qui en même temps la rétribuaient.

Hillary Clinton et le double discours. La tonalité de ces discours montre les opinions d’Hillary Clinton sur les réglementations financières (comme expliqué ci-dessus), sur ses relations avec le président russe Vladimir Poutine et sur les effets négatifs de précédentes fuites de Wikileaks sur la politique extérieure américaine. Les déclarations de la démocrate ne sont pas radicalement différentes de ses récentes prises de position, bien qu'elles soient plus directes.

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Ainsi, dans un de ses discours, elle aurait assuré rêver d'un "marché commun sans frontière fonctionnant sur le principe du libre-échange". Quelques semaines plus tard, elle ne tiendra pas vraiment la même position, s’opposant au traité transatlantique TPP. De même, elle annonce vouloir augmenter de 550% le nombre de réfugiés syriens qui seront admis aux Etats-Unis. Sauf que dans un email piraté par Wikileaks, la même Hillary Clinton ne dit pas vraiment la même chose. "Les réfugiés mettent en danger les pays où ils sont acceptés", aurait-elle écrit en 2013.

Hillary Clinton et l’argent. Dans les révélations faites par Wikileaks, les plus embarrassantes concernent la fondation Clinton. Ainsi, le couple présidentiel aurait mis au point une vaste entreprise de corruption via sa fondation. On y apprend notamment que les riches donateurs privés qui ont versé de l’argent à la fondation ont été reçus en priorité par la Secrétaire d’Etat de l’époque, une certaine… Hillary Clinton.

 

Pourquoi ces mails posent-ils problème ? Pour mieux comprendre cette affaire, il faut remonter à 2009. Nommée secrétaire d’Etat par Barack Obama, elle est en charge de la diplomatie américaine. A l’époque, elle impose de garder son téléphone BlackBerry contre l'ais de l'administration. Durant les quatre années passées au département d’Etat, Hillary Clinton mélange le "pro" et le "perso", ce qui est strictement interdit à tous les élus aux Etats-Unis. Ce n’est qu’en 2015 que le New York Times révèlera cette affaire. Dans cette fuite de mails, la candidate démocrate est accusée de deux choses principalement : d’avoir dissimulé des documents relatifs à la sécurité nationale et d’avoir rendu très vulnérables des informations essentielles.