Navalny hommage 2:58
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Guillaume Dominguez, édité par Philippe Folgado // Crédit photo : KAREN MINASYAN / AFP
L'opposant russe à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, est mort ce vendredi dans un centre pénitentiaire dans lequel il purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme". Une disparition qui pose beaucoup de questions. Europe 1 fait le point sur les premiers éléments fournis par les services pénitentiaires russes.  

Une disparition soudaine. Alexeï Navalny est mort ce vendredi dans un centre pénitentiaire, dans le Grand Nord russe, dans des circonstances encore floues. Selon les quelques informations, communiquées par les services pénitentiaires russes, le principal opposant de Vladimir Poutine était en promenade dans l'après-midi, lorsqu'il s'est senti mal et il aurait presque immédiatement perdu connaissance. 

Une expertise médicale en cours

Navalny a été transporté à l'unité médicale du centre, et des médecins de la prison ont alors tenté de le réanimer pendant une trentaine de minutes, mais sans résultat, précise le communiqué. C'est à 14h17 qu'Alexeï Navalny est déclaré mort. Pour le moment, on ignore pourquoi, une expertise médicale est en cours.

L'homme, âgé de 47 ans, semblait pourtant être en bonne santé jeudi, lors de sa dernière apparition publique lors d'une audience. Ce grand blond aux yeux bleus perçants était apparu amaigri et vieilli dans une vidéo, mais il restait souriant et enjoué. Il n'avait d'ailleurs pas perdu de son sens de l'humour. Dans l'enregistrement, on l'entend demander au juge, en riant, de lui envoyer de l'argent en prison, du fait de son énorme salaire. Un extrait partagé sur le réseau social X par Alla Poedie, analyste géostratégique et consultante pour LCI. 

Des prisonniers victimes de maltraitances 

Depuis son transfert dans la colonie pénitentiaire numéro 3, en Sibérie occidentale, réputée pour ses conditions de détention particulièrement difficiles, Alexeï Navalny avait toujours assuré qu'il se portait bien. Cette colonie est située au beau milieu de la toundra sibérienne, à 2.000 km au Nord-Est de Moscou, au-dessus du cercle polaire. Surnommée "Loup polaire", cette prison est un ancien goulag de l'air soviétique où les prisonniers sont contraints aux travaux forcés dans des conditions extrêmes. 

Les températures dans cette région n'y dépassent pas les -10 degrés en hiver, et le soleil ne brille que deux heures par jour. Selon un média indépendant russe, en plus de vêtements inadaptés au froid, les détenus subiraient des violences physiques et psychologiques quotidiennement de la part des gardiens.