Affaire Carlos Ghosn : à Beyrouth, des journalistes japonais en planque 16 heures par jour

Carlos Ghosn Liban Japon
Les médias japonais sont très nombreux à scruter la maison de Carlos Ghosn. © Anwar AMRO / AFP
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Nicolas Feldmann, à Beyrouth (Liban), édité par
L'évasion spectaculaire de Carlos Ghosn de sa résidence surveillée du Japon, la semaine dernière, a agité les médias nippons, qui se sont déplacés en masse devant la maison du patron déchu de Renault-Nissan, à Beyrouth, au Liban. Pour l'heure, les journalistes peinent à en savoir plus sur celui qui a fui leur pays.
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Comment Carlos Ghosn a-t-il pu s'évader du Japon pour s'enfuir au Liban, la semaine dernière ? Mardi, les médias japonais racontent que l'ex PDG de Renault-Nissan aurait quitté Tokyo en train pour rallier Osaka, aidé par deux complices encore non identifiés. Il aurait ensuite rejoint l'aéroport de la ville caché dans une malle servant d'ordinaire à transporter du matériel musical. Depuis, les journalistes nippons ont été dépêchés en nombre au Liban pour tenter d'en savoir plus sur la nouvelle vie du magnat de l'automobile.

Voir Ghosn ? "Personne n'a encore réussi"

Le décor est planté : devant la maison de Carlos Ghosn à Beyrouth, une famille libanaise passe. "C'est la maison du Monsieur qui s'est échappé de la boîte ?", s'enquiert la petite Laëtitia. "C'est ce qu'on dit, mais on n'est pas encore sûrs", répond sa mère dans un sourire. Devant eux, une vingtaine de journalistes japonais s'agglutinent sur le trottoir, caméra fixée sur la bâtisse. 

Le portail du garage s'ouvre, mais c'est une fausse alerte : ce ne sont que des agents de sécurité qui prennent le relais. "Notre rôle est d'essayer de voir Carlos Ghosn, mais jusqu'ici personne n'a encore réussi", explique Keita, qui travaille à la télévision japonaise.

Une attente pas forcément récompensée

Les médias nippons mettent en tout cas tout en oeuvre pour récolter des informations, puisque certains journalistes sont en planque 16 heures par jour. "Chez nous, ça fait la Une de tous les médias depuis une semaine", raconte Hiro, du groupe TBC. "Alors en termes d'image, ce sont juste des voitures qui entrent et qui sortent, mais à un moment il y en avait certainement une qui était celle de Carlos Ghosn." 

Ces heures d'attente ne sont pas forcément récompensées puisque de nombreux médias japonais rencontrés par Europe 1 n'ont toujours pas leur précieux sésame pour la conférence de presse de Carlos Ghosn, organisée mercredi. De nombreuses questions sur les conditions de son évasion devraient lui être posées lors de ce moment très attendu par les médias du monde entier.