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Jean-Jacques Héry, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Accusé de fraude et de malversations financières au Japon, l’ancien patron de Renault-Nissan a fui l’archipel le 29 décembre dans des conditions rocambolesques. Il a notamment dû se cacher dans une malle et recevoir l’aide de deux Américains pour parvenir à rallier le Liban.

La dernière image de Carlos Ghosn au Japon date du 29 décembre. Vers midi, la vidéosurveillance de son immeuble filme l’ancien patron de Renault-Nissan sortant de chez lui, chapeau sur la tête. Comme si l'homme d’affaires, accusé de fraudes et de malversations financières au Japon, et assigné à résidence, partait pour une balade dominicale à Tokyo. Et ensuite, plus rien. On ne le reverra que le lendemain, à 9.000 km de là, à l'aéroport de Beyrouth, la capitale libanaise.

Tout ce que l'on savait jusqu'à présent, c'est que Carlos Ghosn avait rejoint l'aéroport d'Osaka, à 500 kilomètres de là, sans doute par la route - le trajet dure environ 7 heures -, où il est parti en jet privé. Mais notamment grâce au Wall Street Journal, on en sait désormais un peu plus sur cette fuite rocambolesque.

Caché dans une caisse

Une fois arrivé à l'aéroport d'Osaka, l'ancien patron rejoint le terminal réservé à l'aviation d'affaires. Mais il ne le fait pas à visage découvert. Dans cette zone spécifique, les vérifications sont moins rigoureuses, les bagages pas forcément scannés. Alors l'homme d'affaires se cache à l'intérieur d'une grande malle noire capitonnée destinée au transport de matériel audio. Selon le quotidien américain, c'est comme cela qu'il déjoue tous les contrôles de douane.

Quelques minutes plus tard, la caisse est chargée à bord d'un jet privé qui attend sur la piste. L'avion et son encombrant bagage peuvent alors s'envoler. Carlos Ghosn vient de quitter illégalement l'archipel nippon, dans un caisson.

L’aide de deux Américains au profil de barbouze

Dans sa fuite, l'homme d'affaires reçoit de l'aide, celle de deux Américains au profil de barbouze. Toujours selon le Wall Street Journal, un ancien des forces spéciales américaines reconverti dans le privé se trouve dans l'avion. Avec lui, un acolyte spécialisé dans la sécurité internationale.

Le jet privé atterrit ensuite à Istanbul, en Turquie. Là, il va se placer dans un hangar. Carlos Ghosn y est alors transféré dans un deuxième avion, lui aussi loué à la même société turque. Le second jet décolle pour Beyrouth. Quelques heures plus tard, Carlos Ghosn sera légalement admis au Liban grâce à un passeport français et une carte d'identité libanaise.