A Mossoul, les enfants de retour à l'école

Fin janvier, 30 écoles ont rouvert avec l'aide de l'Unicef dans l'est de Mossoul. (Illustration)
Fin janvier, 30 écoles ont rouvert avec l'aide de l'Unicef dans l'est de Mossoul. (Illustration) © AFP
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Gwendoline Debono, envoyée spéciale à Mossoul, avec C.O.
Des milliers d'enfants ont retrouvé le chemin de l'école dans l'est de la ville de Mossoul après des semaines de combats pour sa reprise par les forces irakiennes au groupe État islamique.

La vie a repris dans l'est de Mossoul, ancien bastion du groupe État islamique en Irak, depuis que les forces spéciales irakiennes appuyées par la coalition ont repris le contrôle d'une partie de la ville, il y a trois semaines. Fin janvier, 30 écoles ont rouvert avec l'aide de l'Unicef, ce qui a permis à plus de 16.000 enfants de reprendre les cours, selon le Fonds de l'ONU pour l'enfance. Dans l'une d'elles, 1.200 enfants sont désormais scolarisés. Mais les combats ont laissé des traces. Ainsi, dans la cour de l'école, on ne trouve pas de marelle mais un cimetière improvisé. Les habitants ont été enterrés là, sous des monticules de terre, pendant les combats.

"Guérir leurs esprits". Dans la salle de classe, aussi, il n'y a pas d'électricité. Il y fait donc très froid. "Mais peu importe", assure Jamila, l'enseignante. "Il fallait rouvrir". Les enfants reprennent donc l'alphabet, emmitouflés dans des manteaux. "Les enfants ont vu tant de choses, leur maison brûler, leurs parents se faire tuer, des voitures suicides exploser. Notre défi, c'est de leur faire oublier le plus vite possible ces images. En cours de dessin, ils dessinent des tanks, des avions. Nous devons à travers le programme guérir leurs esprits", assure-t-elle.

"Ça ne parlait que de tuer". La tâche est difficile. Car les écoliers n'ont pas tous le même niveau, ni les mêmes souvenirs. Quand les djihadistes ont pris leur ville, certains ont tout de suite quitté l'école, d'autres ont assistés aux cours de l'État islamique. "La première année ça allait à peu près", raconte Omar, huit ans. "C'est après que tout a changé, ça ne parlait que de tuer et de se battre. Par exemple comment devenir un kamikaze, des choses sur les balles des fusils".