Sarkozy et Cameron, le retour de "l'entente cordiale"

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avec agences
La presse britannique relève les éloges appuyés de son Premier ministre à Nicolas Sarkozy.

Les dissensions entre la France et la Grande-Bretagne semblaient s'atténuer, vendredi, après la tenue à Paris d'un sommet franco-britannique, marqué par un renforcement de la coopération bilatérale sur le plan militaire et des accords importants dans le nucléaire civil.

Mais ce sont aussi les relations entre les deux hommes qui connaissent un nouvel essor, après des mois de tensions liées notamment au rejet par Londres du nouveau traité européen d'inspiration franco-allemande. La presse outre-Manche estime ainsi qu'on assiste au retour de "l'entente cordiale",

Déluge d'éloges ou "louanges excessives" ?

Pour le Daily Telegraph, "Cameron et Sarkozy raniment l'entente cordiale". Le journal souligne que le chef du gouvernement britannique "a mis de côté les 'hauts et les bas' de sa relation avec Nicolas Sarkozy en soutenant le difficile combat du président français en vue de sa réélection". David Cameron a en effet souhaité "bonne chance" à son "ami" Sarkozy dans la "bataille" pour la présidentielle au printemps.

Le Guardian relève également le rapprochement entre les deux dirigeants. "Les récents différends sur l'Europe, les tensions sur la concurrence (entre la France et le Royaume-Uni) sur la vente d'avions de combat à l'Inde (...) semblent derrière" eux, analyse le quotidien de gauche.

"Loin des commentaires de Sarkozy sur Cameron à Bruxelles – 'Vous avez perdu une bonne occasion de vous taire' (...) -, il (Sarkozy) semblait maintenant ne pas tarir d'éloges sur le 'courage' du Premier ministre, saluant même sa gestion de la crise économique, un message subtil pour la France au sujet des mesures d'austérité", relève le journal.

Pour le Times, proche des conservateurs, l'"hommage" de David Cameron au président français, destiné à "appuyer sa flasque campagne" pour sa réélection, est toutefois jugé "excessif".

Le Premier ministre a fait "une démonstration étonnamment appuyée de son soutien" à Nicolas Sarkozy, qui intervient "malgré la nature notoirement imprévisible de leur relation, qui a connu jurons, insultes et épreuves de force tendues, principalement sur les sujets européens", souligne le quotidien.

La Grande-Bretagne "pleinement engagée" en Europe

Dans une interview accordée au Figaro de samedi, David Cameron semble décidé à repartir sur de bonnes bases avec ses partenaires européens. Le Premier ministre affirme que "la Grande-Bretagne est pleinement engagée en Europe, de même qu'elle est un acteur majeur dans l'Otan où elle coopère étroitement avec la France, comme cela a été le cas en Libye. Sur les questions économiques et financières, nous avons des choses essentielles à dire".

"Nous ne sommes pas dans l'euro parce que nous jugeons qu'il est préférable pour nous de fixer nos taux d'intérêt et de déterminer notre politique monétaire. Que nous défendions d'abord nos intérêts ne veut pas dire que nous ne sommes pas un acteur européen de premier plan", déclare encore le dirigeant.