Sarkozy au chevet d'Haïti

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Karine Lambin (avec agences) , modifié à
Le président doit annoncer la contribution de la France à la reconstruction du pays.

210.000 morts et 1,2 million de sans-abri. Le tremblement de terre du 12 janvier a détruit 225.000 maisons, 25.000 commerces et presque tous les édifices publics. Les destructions matérielles représentent au moins 55% du PIB haïtien. Des centaines de milliers d'emplois ont disparu, 40% des fonctionnaires manquent à l'appel et les autorités haïtiennes sont de plus en plus critiquées par la population. Le bilan du séisme survenu le 12 janvier est très lourd.

Annulation de la dette

Après l'aide d'urgence, Port-au-Prince est maintenant confrontée à un défi de taille : tout reconstruire. La France est aujourd'hui, avec les Etats-Unis, le Canada et le Brésil, un des quatre pays les plus présents en Haïti. Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi sur l'île où il devrait annoncer une aide d'urgence française supplémentaire pour faire face aux besoins à l'arrivée de la saison des pluies, et confirmer l'annulation de la dette de Haïti envers Paris (56 millions d'euros). Le chef de l'Etat a été accueilli par le président haïtien, René Préval, avec qui il a ensuite survolé en hélicoptère les zones sinistrées.

Reconstruire

Le coût de la reconstruction pourrait atteindre les 14 milliards de dollars, selon les experts de la Banque interaméricaine de développement (BIAD). Les précédentes estimations allaient de 8 à 14 milliards de dollars. Les dons récoltés par les Nations unies s'élèvent aujourd’hui à plus de 619 millions de dollars.

Besoins en matière de santé

"A l'heure où la phase aiguë de prise en charge des blessés se termine, les besoins en matière de santé restent énormes en Haïti notamment pour le million de personnes sans-abri", souligne lundi Médecins du Monde. Si la prise en charge des blessés se termine, "les sinistrés regroupés dans des camps de fortune sont aujourd'hui très vulnérables: pas de latrines, accès à l'eau et à la nourriture limités".

Insécurité

Les Nations unies disent déjà avoir observé une flambée de violence dans les bidonvilles les plus durs de la capitale, avec une donnée nouvelle : la situation de non-droit engendrée par le séisme a rendu l'accès aux armes beaucoup plus facile. Et les chefs de gangs rivaux, échappés des prisons lors du séisme, se sont lancés dans une lutte sanglante pour le contrôle de leurs territoires.

Le pouvoir contesté

Le président haïtien René Préval doit lui faire face à une opposition qui réclame sa démission, ou au moins la formation d'un nouveau gouvernement. Les Haïtiens n'ont pas mis longtemps à accuser d'incompétence un pouvoir qui a laissé glisser la survie du pays entre les mains des puissances étrangères.