Libye-migrants : l’Italie isolée

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avec AFP

L'Italie a exhorté jeudi, lors d’une réunion de ministre de l’Intérieur, l'Union européenne à l'aider à faire face à un risque de crise humanitaire "catastrophique" et d'afflux de réfugiés du fait de la dégradation de la situation en Libye, mais plusieurs de ses partenaires lui ont opposé une fin de non-recevoir. "Ce n'est pas un bon signe pour l'Europe. L'UE pour ces pays passe au second plan", a déploré le ministre de l'Intérieur italien Roberto Maroni sans nommer ceux qui avaient refusé leur aide.

 

Selon Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes, entre 500.000 et 1,5 million d'étrangers, pour la plupart originaires de pays d'Afrique sub-saharienne vivent en Libye. Selon Roberto Maroni, ces étrangers sont des réfugiés potentiels et pourraient vouloir gagner l'Italie puis le reste de l'UE. "L'invasion de 1 million, 1,5 million de réfugies mettrait à genoux n'importe quel Etat", a-t-il affirmé, "c'est pourquoi nous demandons la solidarité".

 

Ses homologues suédois, Tobias Billström, et allemand, Thomas de Maizière, ont accusé les dirigeants italiens de crier au loup et estimé que pour l'heure Rome pouvait faire face à la situation sur son île de Lampedusa, où plus de 5.500 migrants tunisiens sont arrivés. "On ne doit pas jouer à se faire peur en lançant des chiffre dingues", a pour sa part estimé le ministre belge Melchior Wathelet. La commissaire européenne aux Affaires intérieures Cecilia Malmström a aussi jugé qu'il était "trop tôt" pour parler d'un afflux de réfugiés de Libye.